Le krach obligataire aura-t-il lieu ?

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Par Charles Sannat Publié le 27 septembre 2022 à 7h45
Crise Krach Danger Taux Economie Trading
@shutter - © Economie Matin
270 milliards d'eurosEn 2023, la France devra refinancer 270 milliards d'euros de dette.

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Comme tous les lundis, j’étais hier avec David Jacquot pour parler du krach obligataire « rampant » en cours. Les rendements des grandes obligations souveraines sont repartis à la hausse ces derniers jours. Le marché obligataire est-il sur le point de flancher ? C’est à cette question que j’ai tenté de répondre. En fait pour résumer la situation, le krach aura-t-il lieu ? En bon normand je vous répondrai « p’t’être bien qu’oui p’t’être bien qu’non » ! En fait tout va dépendre… du couple : niveau des taux/durée des taux élevés !

A ce stade, les obligations les moins « rentables », et toutes celles souscrites à taux négatifs, à taux zéro ou proches de zéro perdent plus ou moins 20%. Logique. Mais tous les portefeuilles de toutes les compagnies d’assurance-vie n’ont pas que des obligations à taux négatifs, et si ces gérants gardent les titres jusqu’à la fin, il n’y aura pas de perte (si l’emprunteur rembourse bien).

Non, le vrai problème c’est le couple vitesse de la hausse des taux/durée de la hausse des taux.

Le pari des banques centrales, le grand secret qui n’a pas été pleinement révélé est le suivant. Les banques centrales savent très bien qu’aucun agent économique ne peut supporter des taux élevés sur une longue durée. Alors elles vont tenter de casser l’inflation en augmentant les taux bien plus vite que d’habitude (par relèvement de 0,75 au lieu de 0,25 classiquement) pour les monter relativement haut peut-être à 4 ou 5%, ce qui va écraser violemment l’économie mondiale et déclencher une récession violente. L’inflation sera (en théorie brisée nette par cette récession brutale). Puis les banques centrales baisseront vite les taux pour assurer la solvabilité notamment des ÉEtats.

La France l’année prochaine sur 3.000 milliards d’euros n’aura « que » 270 milliards à refinancer (à taux élevés) ce qui fera monter la moyenne du coût de notre dette mais ne nous mettra pas en faillite. Si les taux devaient rester durablement hauts, alors nous serions en faillite.

La politique des banques centrales est la clef de votre gestion patrimoniale des 24 prochains mois. Si vous comprenez ce qu’elles vont faire, alors vous aller pouvoir littéralement retourner en votre faveur ces politiques monétaires. C’est le point le plus important à comprendre. Ne passez pas à côté de l’essentiel.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Article initialement publié sur Insolentiae, le blog de Charles Sannat

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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