Pour une juste répartition des résultats d’une entreprise

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Par Denis Iwasinta Publié le 7 juin 2018 à 5h00
France Entreprises Repartition Resultats
@shutter - © Economie Matin
2 250 eurosLe salaire moyen, en France, est de 2 250 euros.

Avant d'évoquer ce partage, il convient de rappeler ce qui permet à une entreprise de naître et de se développer.

Lors de la création, il y a un apport de capitaux, par un ou plusieurs actionnaires souvent complété par les crédits apportés par les banques, les éventuels acomptes de clients, les délais fournisseurs ou ceux octroyés par les organismes sociaux. Ces sommes regroupées dans ce qui est appelé "passif" sont utilisées pour financer les actifs immobiliers ou mobiliers de l'entreprise, ainsi que ses cycles d'exploitation. L'activité se visualise dans un compte de résultat avec l'objectif de dégager entre recettes et charges, un résultat positif.

Ce rappel étant fait, la question de la répartition de ce résultat est souvent l'objet de débats où s'affrontent les partisans du 1/3 pour les actionnaires, 1/3 pour le développement de l'entreprise et 1/3 pour les salariés et ceux qui prônent la rémunération des actionnaires pour 2/3 et 1/3 pour l'entreprise. Le premier schéma est séduisant, mais surtout très démagogique. Pourquoi faudrait-il "rémunérer" les salariés sur les résultats obtenus ? Chaque salarié doit récolter le fruit de son travail au niveau de l'exploitation de l'entreprise en contribuant à son développement et le fait d'évoquer une récompense sous forme de "dividendes" n'est pas cohérent.

Lors de la création les capitaux investis, sans aucune sécurité, permettent la vie de l'entreprise. L'apport de capitaux extérieurs aide à son développement. Il n'est donc pas choquant de rémunérer au mieux les actionnaires, d'autant plus quand la concurrence internationale oblige à recourir à des capitaux via les marchés financiers. Si un seul point doit être indiscutable, c'est la nécessité de conserver au moins le 1/3 indispensable à la pérennité de l'entreprise. Il faut d'ailleurs constater que lors de la reprise de sociétés, les schémas d'obtention de financements destinés au rachat, observent une règle : ne pas consacrer plus des 2/3 des résultats au remboursement de la dette née de cette opération.

La volonté d'intéresser les salariés aux résultats de l'entreprise s'est traduite par la formalisation de schémas obligatoires de participation, complétés par des possibilités facultatives d'intéressement. Ces systèmes permettent une remontée partielle des résultats obtenus, mais ils représentent une "anomalie capitalistique", aussi incongrue que celle qui consisterait à rémunérer un actionnaire sur le compte d'exploitation, alors qu'il ne participe pas à l'activité.

L'actionnaire apporte des capitaux et prend des risques, il se rémunère, sans aucune garantie, par le biais de DIVIDENDES. Le salarié participe à l'exploitation et perçoit à ce titre un SALAIRE. S'il mérite une récompense, il percevra des PRIMES. Le fait de déplacer les avantages fiscaux et sociaux de la participation et de l'intéressement, pour le paiement de rémunérations complémentaires au niveau de l'exploitation permettrait que chacun retrouve une place conforme au rôle joué. De la même façon, permettre à des salariés de devenir actionnaires leur fera mieux percevoir les avantages et les inconvénients de participer au capital d'une entreprise.

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Denis Iwasinta est le fondateur du courtier Capveil Assurances, gérant d'Assurveil Group et associé de Capveil Expertise Comptable. Son parcours professionnel bancaire, puis industriel lui a permis d'aborder ses métiers actuels avec une bonne connaissance du monde de l'entreprise, de la création à la cession.

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