À rebours des autres plateformes de livraison de repas à domicile, Just Eat Takeaway veut embaucher ses coursiers. L'entreprise a annoncé la création de 4.500 CDI dans toute la France.
Depuis le mois de novembre, le groupe britannique Just Eat Takeaway a embauché 350 livreurs en contrat à durée indéterminée en France, et la plateforme ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. L'entreprise a annoncé dans le Journal du Dimanche son intention de créer 4.500 postes de livreurs en CDI dans 30 villes de l'Hexagone. Des coursiers qui seront mis au service des « 20% d'indépendants et de grandes chaînes de fast-foods » qui n'ont pas leurs livreurs, a décrit Maleyne Rabot, directrice générale de Just Eat en France. Pas question par contre de marcher sur les platebandes du partenaire Stuart, le spécialiste de la livraison du dernier kilomètre, une filiale de La Poste avec laquelle Just Eat a noué un accord.
Perspectives d'évolution
Les livreurs embauchés par la plateforme bénéficient d'une couverture sociale, ils sont payés 10,30 euros de l'heure qu'ils effectuent une course ou plusieurs, leurs horaires sont flexibles et ils ont la liberté de pratiquer une autre activité à côté pour arrondir les fins de mois. Des perspectives d'évolution leur sont offertes, par exemple la supervision d'équipes de coursiers. Ces embauches en CDI contrastent fortement avec les pratiques de l'industrie qui mise sur les travailleurs indépendants. Uber Eats, un des principaux rivaux de Just Eat, estime même que les livreurs choisissent « la flexibilité et l'indépendance » aux contrats de travail.
Les ambitions de Just Eat
Une déclaration démentie par les syndicats de livreurs à vélo qui réclament au contraire la requalification des contrats de travail. Just Eat répond à ces revendications et espère « passer devant Deliveroo d'ici à la fin de l'année, et devenir leader devant Uber Eats dans les 12 à 18 prochains mois ». La livraison à domicile, qui ne se limite d'ailleurs plus aux seuls repas (les courses également) connaît une forte progression en raison de la crise sanitaire : les salles de restaurant étant fermées, les livraisons sont, avec les repas à emporter, le seul moyen de maintenir une activité.