Eco Digest du 13 juin 2012 (2) – Il devra convaincre. Il devra rassurer. Jamie Dimon est convoqué ce mercredi devant le comité bancaire du sénat américain. Le PDG de JPMorgan Chase va s’expliquer sur les pertes de trading enregistrées récemment par la banque. Ses arguments sont affûtés : la perte, chiffrée pour le moment à 2 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) n’est qu’”un évènement isolé”, lit-on dans son discours rendu public quelques heures avant l'audition. Jamie Dimon compte parler des regrets de la banque tout en assurant que le deuxième trimestre serait “solidement bénéficiaire”. Les sénateurs, qui auront lu le Wall Street Journal la veille, ne vont certainement pas se laisser bercer et devraient cuisiner celui que l’on surnomme (ou surnommait?) le King de Wall Street. Car, d’après le quotidien américain, certains directeurs et cadres de la banque étaient au courant depuis 2010 des prises de position à risques, à l'origine des pertes. Jusqu’à présent la direction de JP Morgan Chase a soutenu n'avoir appris ces pratiques que très récemment, dans la presse.
JPMorgan a par ailleurs confirmé son offre améliorée sur Technicolor. L’entreprise française de technologies avait rejeté cette nouvelle proposition, deux clauses faisaient débat. Après explications, la banque américaine semble avoir de nouveau la préférence du conseil d’administration sur le fonds d’investissement Vector Capital. L’assemblée génerale de Technicolor est fixée au 20 juin.
- Voilà un chiffre qui tombe mal pour le président américain, en pleine campagne pour sa réélection : le déficit du budget a tout simplement... doublé sur un an ! 125 milliards de dollars de déficit enregistré le mois dernier, deux fois plus donc par rapport à mai 2011. L’excédent d’avril parait bien accidentel, correspondant à une période de hausse de rentrées fiscales. Tous les ingrédients pour alimenter la campagne des Républicains...
- Chez Renault-Nissan, c’est la diète. Les 500 journalistes invités par le constructeur à venir découvrir, tout frais payés, la dernière Clio à Genève, le 4 juillet, devront se contenter d’une démo sur internet. Carlos Ghosn fait de nouvelles économies, et coupe le robinet des évènements onéreux. Lors d’un petit-déjeuner presse avec le Wall Street Journal (ça ne lui a rien coûté, il était invité par le journal), le patron de Renault-Nissan s’est dit pessimiste sur l’avenir, prévoyant trois ou quatre années de stagnation en Europe.