Femmes en entreprises : Imposer des quotas ne changera pas les mentalités !

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Par Lydie Alexer Modifié le 8 mars 2013 à 9h03

La Journée Internationale de la Femme nous donne l’occasion de nous plonger sur un sujet très traité, voire trop souvent parfois, mais pas forcément de la bonne façon : les femmes en entreprises.

Depuis bien longtemps, leur présence ne choque plus, et c’est heureux. La société a, il me semble, réellement pris la mesure de l’importance et de la diversité qu’apportent des femmes au sein d’une entreprise. Quoi qu’en disent les commentateurs en tout genre, la mentalité, la sensibilité et la perception des évènements sera toujours différente entre un homme et une femme. Et c’est cette belle mixité qu’il faut poursuivre aujourd’hui, car on observe toujours des lacunes.

Et ces lacunes, on les retrouve aujourd’hui principalement dans les grandes instances consulaires et patronales, ainsi qu’au niveau du directoire dans les entreprises. Je ne pense pas que le cas d’une Anne Lauvergon ou d’une Laurence Parisot soit une généralité. Il est vrai qu’en la matière, une grande partie du trajet reste à faire. Pourtant le message des Femmes Chefs d’Entreprises, dont j’ai la chance de piloter une cellule à Marseille est simple : à compétences égales, les femmes devraient pouvoir bénéficier des mêmes responsabilités que les hommes. Nous militons autour de ce thème depuis plus de 63 ans.

Ce message n’a, je préfère le préciser, rien de féministe. Il est juste féminin. Notre mouvement est d’œuvrer pour les femmes, dans les secteurs économiques. Or aujourd’hui, de trop grandes différences sont présentes dans ces milieux, qu’elles portent sur le salaire, les responsabilités, l’avancement de carrière. En 2010, à compétences et temps de travail égaux, la différence de salaire entre les deux sexes était encore de 17 %. Une différence que l’on retrouve également sur le taux de chômage. En 2011, 9,7 % des femmes européennes étaient concernées par le chômage, pour 8,8 % des hommes.

Des lois existent à ce sujet. Faut-il s’en réjouir pour autant ? En octobre 2010, a notamment été votée une loi imposant un minimum de 20 % de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises d’ici 2012, et 40 % d’ici 2016. Une loi évidemment bien discutable à deux niveaux : la première concerne le critère premier de sélection, le sexe et non plus le talent. L'autre, est que ces lois sont trop peu à répondre aux critères d'exigence des groupes.

Il faut changer les mentalités bien plus en amont. Par exemple, comme ce que nous souhaitons mettre en place à Marseille : La mise en avant de témoignages de femmes exerçant des métiers ne correspondant à l'ordre établi afin d'élargir les champs de connaissances des métiers et favoriser l'orientation. En effet, en paca, En 2008, en Paca, 50 % des femmes exercent 25 métiers différents parmi les 486 métiers répertoriés, alors que la moitié des hommes se répartissent sur 68 métiers.

Le chantier est ouvert. Il ne faut pas le négliger. Faire bouger les mentalités à ce niveau ne peut que participer à l'équilibre de notre société et de nos entreprises, seuls moteurs qui sortiront la France de l’impasse économique dans laquelle elle se trouve. Les femmes ont leur rôle à jouer pour relancer une machine avec l’énergie et la vitalité qui leur sont spécifiques.

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Présidente de la délégation FCE Marseille

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