Selon l’OCDE, lutter en faveur de la parité et inciter les femmes à investir des secteurs traditionnellement masculins permettrait de stimuler la croissance de nos entreprises. La parité en matière d'éducation, d'emploi ou d'entrepreneuriat ne relève donc pas uniquement de la philanthropie !
Depuis plus de 60 ans, les femmes ont massivement investi le marché du travail mais leur légitimité reste à construire dans de nombreux métiers encore dévolus à la gente masculine. Depuis 2003, 3 créateurs d’entreprise sur 10 sont des femmes, essentiellement dans le commerce, l’enseignement et l’hôtellerie. Elles ne sont que 3 % dans la construction et leur reconnaissance dans des métiers liés à l’innovation et aux nouvelles technologies demeure anecdotique.
A l’échelle mondiale, depuis 2011, la présence des femmes dans les nouvelles technologies liées à l’information a augmenté de 28 %, alors qu’elle ne représente que 25 % dans tous les autres domaines de secteur. Elles achètent autant de téléphones et de tablettes que les hommes et sur les réseaux sociaux, elles sont en majorité.
Les innovations en matière de nouvelles technologies sont principalement testées sur des publics féminins. Mais un constat s’impose : leur considération dans ce domaine se limite à être présentées comme les réceptrice de ces produits ou de la simple main d’œuvre. La gente féminine serait-elle technophobe ?
Dans l’inconscient collectif, les nouvelles technologies sont souvent liées aux technologies de l’information. Et dans ce domaine, le moins que l’on puisse dire, c’est que la reconnaissance d’une élite masculine est évidente : Bill Gates, Steve Jobs, ou encore Mark Zuckerberg sont considérés comme de véritables héros de la révolution numérique.
Mais que dire de Marissa Mayer, directrice générale de Yahoo, ancienne directrice de Google, qui demeure une parfaite inconnue aux yeux du grand public ?
Selon une étude réalisée par Harris Interactive, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, 85 % des Françaises interrogées estiment qu'elles ont autant accès aux équipements numériques que les hommes. Elles sont par ailleurs une écrasante majorité (79 %) à estimer maîtriser aussi bien ces outils qu'eux, qu'il s'agisse des ordinateurs, des Smartphones ou des tablettes. Elles sont 10 % à prétendre s'en servir encore mieux.
La reconnaissance des femmes dans le milieu des technologies est inexistante. Le problème spécifique lié à leur participation demeure sans doute le présumé niveau d’expertise et de spécialisation requis. De vieux préjugés sur leurs capacités à appréhender ces métiers à caractère « technique » auraient-ils la dent dure ?