Depuis janvier 2011, la loi Copé-Zimmermann prévoit notamment que les conseils d'administration des entreprises cotées sur Euronext seront composés "en recherchant une représentation équilibrée des femmes et des hommes", avec une proportion d’administrateurs minimale de 40 % pour chaque sexe à horizon 2016.
Ce qui aurait pu paraitre anodin à première vue est en réalité une évolution profonde du rôle des femmes dans la gouvernance des entreprises, avec pour conséquence de changer le regard des femmes et sur les femmes, désormais appelées à participer activement, au même titre que leurs homologues masculins, à la vie économique de notre pays.
Un tel mouvement ne saurait se mettre en place sans respecter un certain nombre d’étapes. Nous sommes aujourd’hui en moyenne 28 % de femmes siégeant au sein de conseils d’administration en France, quand nous n’étions que 8,5 % en 2007 : c’est une progression déjà très significative, en ligne avec le seuil intermédiaire de 20 % prévu par la loi en 2014. Or, quand on observe le parcours de ces femmes nouvellement nommées à des postes d’administrateurs, on constate que, pour la plupart, elles exercent des responsabilités managériales de premier plan.
Il apparait donc comme une évidence que pour féminiser les conseils d’administration, et ne pas concentrer tous les postes disponibles sur les mêmes femmes, aussi compétentes soient-elles, il faut parallèlement, voire au préalable, ouvrir l’accès des femmes aux Comités exécutifs et aux Comités de direction. J’en suis d’autant plus convaincue que je suis moi-même membre d’un comité exécutif où règne une parité parfaite : 3 hommes, dont le PDG , et 3 femmes à des postes clés, la finance, les relations humaines et les grands comptes.
Un tel équilibre dans une équipe dirigeante est favorable au débat et à une prise de décision éclairée. Et c’est ainsi que deux d’entre nous ont été récemment appelées à des postes d’administrateur de filiales du groupe. Il n’y a pas de doute : c’est en faisant bouger les lignes de nos principes de management que nous réussirons à faire de l’ambition de parité une réalité, affirmée et durable. Dans des secteurs réputés pour être particulièrement masculins, comme la finance ou l’immobilier, l’instauration de quotas est nécessaire.
Mais ce sont nos mentalités qu’il faut faire évoluer. Quelles valeurs donnons-nous à la gouvernance de l’entreprise ? Comment accompagnons-nous la gestion des carrières de nos collaboratrices à toutes les étapes de leurs vies de femmes et de professionnelles ? La place des femmes dans l’entreprise, dans son management et sa gouvernance, est souvent le reflet de la volonté porté au plus haut niveau par les dirigeants.