Sans surprise, quand on n'est pas payé, on va au bureau même si on est un peu malade plutôt que de rester chez soi...
- 41% d'absentéisme dans les hôpitaux en un an
Depuis qu'une journée de carence pour les arrêts maladie des fonctionnaires a été instaurée le 1er janvier 2013 –c'est-à-dire depuis que les agents enrhumés ne sont pas rémunérés le premier jour de leur absence au travail-, l'absentéisme de courte durée a miraculeusement chuté : de 41 % dans les hôpitaux (hors les 32 gros CHU) et de 43 % dans les collectivités territoriales en 2012 ! C'est du moins ce qu'il ressort des données collectées par Sofaxis, un courtier en assurances pour la fonction publique.
C'est la première baisse depuis six ans. Il faut dire que la perspective de voir son salaire amputé d'un jour ouvré en ces temps de disette économique a de quoi dissuader les agents de s'offrir un micro congé plus ou moins justifié.
Par contre, il faut souligner que parallèlement, et sans que cela ne soit lié à la baisse évoquée, la durée moyenne des arrêts de plus de quinze jours a augmenté depuis 2007 de 16% dans la fonction publique territoriale et de 10 % à l'hôpital. La faute à la multiplication des accidents du travail et des maladies professionnelles.
François Hollande a promis aux fonctionnaires de les payer même le jour de leur absence
Le délai de carence, qui est de trois jours dans le secteur privé (même si en réalité, les deux-tiers des salariés ont une couverture complémentaire qui compense ces trois jours sans paie), a été instauré dans la fonction publique par Nicolas Sarkozy le 1er janvier 2012, au nom de l'égalité entre les travailleurs et justement dans l'espoir de juguler "l'absentéisme de confort" des salariés, qui se traduit par des absences répétées de courte durée, bien souvent le lundi et le vendredi...
Mais François Hollande a promis de supprimer, pour les fonctionnaires seulement, ce jour de carence à partir du 1er janvier 2014.
Et pour cause : il est « injuste, inutile et inefficace », dixit du moins la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, qui conteste d'ailleurs les chiffres de la baisse de l'absentéisme.
Le problème, c'est que supprimer ce jour de carence va coûter l'an prochain 160 millions d'euros à l'Etat.