Jeux de hasard : l’ancien PDG de la FDJ confirme que « l’égalité des chances n’a jamais existé »

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Par Rédaction Publié le 28 février 2014 à 10h18

La Française des Jeux est en pleine tourmente après les accusations d’un de ses anciens patrons, Gérard Colé, qui a été à la tête de l’entreprise entre 1989 et 1993. Pour lui, la FDJ fait croire aux joueurs des jeux de grattage qu’il existe une « égalité des chances », mais elle serait totalement factice.

A la suite des accusations de son ancien patron, la Française des Jeux a annoncé avoir déposé une plainte contre Gérard Colé pour « pressions exercées sur le cours de la justice ».

Une accusation forte déjà émise par un ingénieur

Gérard Colé se serait décidé à faire entendre sa voix après qu’un ingénieur, Robert Riblet, a tenté en vain de démontrer l’absence d’égalité des chances au niveau des jeux de grattage auprès de la justice. Débouté de sa plainte au pénal, il peut désormais compter sur un appui de taille.

M. Colé se tient en effet « à disposition des magistrats » qui voudraient bien entendre ce qu’il a à dire sur la question des jeux de grattage. Une question délicate puisque ces jeux, très communs et appréciés, constituent 45% des ventes de la société.

Une tromperie pour doper les ventes ?

Robert Riblet, ingénieur à la retraite et passionné de mathématiques et du concept de hasard, avait remarqué quelque chose d’inquiétant et récurrent dans tous les jeux de grattage : leur distribution en livrets.

Les lots seraient répartis de cette manière : dans trois livrets sur quatre il n’y a qu’un seul gros lot de plus de 20 euros. Or, une fois le gros lot gagné, les tickets continuent d’être vendus alors même que les joueurs n’ont aucune chance de remporter autre chose que des sommes « dérisoires » ou de perdre.

Une situation qui, selon Robert Riblet, constitue une « rupture d’égalité » entre les joueurs qui achètent des tickets avant et après le ticket gagnant. Ce système permettrait à la Française des Jeux de booster ses ventes puisqu’elle est sûre d’écouler tous les tickets laissant espérer à tous les joueurs la possibilité de remporter un gros lot alors même que celui-ci n’est plus à leur portée.

De plus, de l’aveu de l’ancien PDG qui soutient que la théorie de Robert Riblet est tout à fait exacte, il y aurait même eu des dérives « Si la majorité des tickets d'un livret étaient ressortis avec des lots dérisoires, [les buralistes] en déduisaient que le gros lot restait à venir. Ils achetaient alors pour leur propre compte les tickets restants ».

Les jeux à gratter, cœur de métier de la Française des Jeux

La question de l’égalité des chances dans les jeux à gratter est épineuse puisque ceux-ci représentent le cœur de métier de la FDJ depuis le lancement du premier jeu de ce type, en 1989, soit pendant que Gérard Colé était président.

Durant la seule année 2013, 5,56 milliards d’euros de chiffre d’affaires de la FDJ, soit 45% du total, ont été issus des jeux à gratter avec un record pour le jeu « Cash » qui a écoulé 410 millions de tickets. Avec la crise, les ventes des loteries et autres jeux de hasard ont en effet explosé dans l’espoir de remporter une mise importante.

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