On savait que la crise économique avait pour conséquence collatérale d'enrichir parfois les plus aisés. Mais son effet principal est surtout d'appauvrir encore plus ceux qui subsistaient déjà difficilement.
Derrière cette observation qui pourrait paraître manichéenne, simpliste, se cache des chiffres inquiétants. D'après une étude de l'Observatoire des inégalités, la part des "pauvres" dans la population serait passée de 13 % à 14,4 % entre 2008 et 2011, soit une augmentation d'environ 1 million de personnes.
Un pauvre sur deux en France a moins de 30 ans
Le fait est qu'aujourd'hui, plus de 8,8 millions de Français vivent avec moins de 60 % du revenu média en France, ce qui correspond à 977 euros par mois pour un individu seul et 2 052 euros pour un couple avec deux enfants en bas âge. Il s'agit du seuil de pauvreté le plus admis en Europe. L'information principale de cette étude concerne l'âge de ces personnes. Moins de 30 ans pour la moitié d'entre elles.
A ce sujet l'étude indique que c'est principalement dû au fait que leurs parents ne disposent pas de revenus suffisants, du fait du chômage, de bas salaires, de temps de travail morcelé. Et à ce petit jeu, les personnes sans diplôme trinquent particulièrement. Dans 43,6 % des cas, les pauvres en question sont sans diplôme.
En France, les pauvres vivent en ville
A noter cependant que les personnes titulaires d'un diplôme après bac + 2 sont plus touchées par la pauvreté que les bac + 2. Les jeunes Français issus des filières généralistes ont des difficultés à s'insérer dans le monde du travail.
Enfin, il faut préciser que tous les pauvres ne sont pas au chômage. Ainsi 1,9 million de personne sur les 10 millions concernés par l'étude exercent une activité, si modeste soit-elle. De plus, à 57 %, la population pauvre vit principalement dans les grandes villes. Paris et sa banlieue, par exemple, compte 1,3 million de personnes démunies.