Bientôt les taux négatifs et la société sans cash

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Par Simone Wapler Publié le 29 septembre 2015 à 5h00
Fed Janet Yellen Taux Negatifs
52 000 $Le revenu réel médian des ménages américains oscille aux alentours de 52 000 dollars.

La récente décision de la Fed a plongé les investisseurs dans la perplexité : elle revient en effet à avouer que l’influence de la politique monétaire sur le chômage, l’inflation et la croissance est illusoire, et que les chiffres présentés sont faux ou pas fiables.

Ce dernier point est d’ailleurs flagrant. La seule chose qui intéresse les gens, ce sont leurs revenus ; les Américains gagnent moins d’argent malgré les milliers de milliards injectés depuis toutes ces années. Leurs revenus sont retombés au niveau de 1995. La croissance achetée à crédit ne porte pas ses fruits.

Les taux n’ont jamais été relevés depuis 2006, mais toujours baissés.?Ils sont à zéro depuis 2008.?Les revenus baissent depuis 2000.

Le graphique ci-dessus prouve que la fausse monnaie officielle créée par les banques centrales n’enrichit que l’industrie financière, pas le bon peuple. En réalité c’est le dogme keynésien vieux d’un demi-siècle qui est remis en cause. Selon ce dogme, pour lutter contre une récession il suffit de baisser les taux pour faciliter le crédit et que l’Etat s’endette à bon compte afin d’injecter de l’argent là où il l’estime nécessaire.

On va passer à l’étape supérieure

?Les économistes interventionnistes deviennent donc inquiets : confrontés à une prochaine récession, quels seront leur outils puisque les taux sont déjà à zéro et que la plupart des pays développés sont déjà surendettés ? Mais rien n’arrête la folie bureaucratique qui a déjà une réponse : des taux négatifs ! Un régime monétaire dans lequel vos dépôts bancaires subiront une érosion continue. Ceci afin de dissuader toute velléité d’épargne liquide et que chacun soit incité à consommer (ou à placer dans des actifs risqués) tout ce qu’il gagne.

Janet Yellen, présidente de la Fed, a donc repris cette idée absurde et spoliatrice dans son discours du 17 septembre. D’abord un petit coup de tranquillisant…

"Je serai claire, les taux négatifs n’ont pas été envisagés de façon très sérieuse aujourd’hui. Cela ne faisait pas partie de nos principales options politiques".

Puis un admirable exercice de langue de bois de grand planificateur omniscient cherchant à couvrir ses arrières…

"Je ne m’attends pas à ce que nous nous engagions à de nouveaux assouplissements. Mais si les perspectives venaient à changer d’une façon inattendue par mes collègues et moi-même et que nous nous trouvions confrontés à une économie faible qui nécessiterait des mesures de relance additionnelles, nous regarderions tous les outils disponibles. Et cela (les taux négatifs) pourrait être quelque chose que nous considérerions dans ce contexte".

La prochaine fois que la Fed devra "faire quelque chose", ce sera donc les taux négatifs. Mais les gens n’accepteront pas et préféreront garder leur argent en cash plutôt que de le laisser en banque, pensez-vous…

Détrompez-vous ! Tout l’enjeu de la promotion de la société sans cash est là : vous obliger à rester dans le système bancaire pour mieux vous plumer lorsque ce sera nécessaire. Ce sera nécessaire pour prolonger un système absurde par lequel quelques fonctionnaires prétendent sauver des entreprises en faillite, piloter les décisions de centaines de millions de gens, orienter leurs investissements ou même investir à leur place (par la dette publique).

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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