Existe-t-il une répartition socio-économique des supporters du championnat italien ? Populaire par nature, le football devrait, à première vue, toucher toutes les classes sociales de manière équilibrée. Néanmoins, les derniers rapports de l’institut IQUII relatifs au sponsoring des clubs des deux premières divisions italiennes, laissent supposer le contraire.
Les données collectées au cours de cette saison permettent de constater que les sponsors de Serie A ainsi que de Serie B ne ciblent pas le même public. Si l’on prend uniquement en compte le sponsor principal (celui sur l’avant du maillot), nous constatons que la première division italienne en comprend 20% liés au tourisme (compagnies aériennes) ou à la finance (banque, trading). Derrière, on retrouve 15% des sponsors liés au secteur automobile, et autant liés à l’alimentation.
En d’autres termes, des sponsors ciblant à la fois un public très large, mais également un public faisant potentiellement partie des classes supérieures, ou du moins, disposant de moyens financiers suffisants pour investir ou voyager.
Côté Serie B, on remarque un raisonnement inverse, avec 20% des principaux sponsors liés à l’industrie et la métallurgie, ainsi que 15% provenant d’entreprises relativement modestes appartenant au secteur des NTIC. Aucune entreprise liée au secteur touristique n’est présente, et les 10% de sponsors relatifs au secteur financier proviennent de banques « grand public » (et non d’investissement, ou bien travaillant plus particulièrement auprès d’entreprises).
Concrètement, des sponsors ciblant davantage les classes moyennes voire ouvrières.
Bien entendu, attirer des sponsors de premier plan est plus problématique en seconde division pour des raisons médiatiques, et ce, peu importe le championnat, mais le fait est que l’on peut deviner au vue de ceux-ci, que le profil du spectateur ou même du supporter de Serie A tend à diverger de celui de Serie B, et souligne une forme de répartition socio-économique du public.
D’un côté, se trouve une Serie A dont les sponsors ciblent un public assez vaste, éventuellement aisé ou même international, d’un autre, on devine un public de Serie B beaucoup plus local, appartenant très probablement à des classes sociales plus populaires.