Après l’Espagne… l’Italie ?

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Par Elisabeth Guedel Modifié le 12 juin 2012 à 5h03

Eco Digest du 12 juin 2012 (2) – Les 100 milliards d’aides européennes envisagés pour l’Espagne n’apaisent pas les esprits. Du moins ceux des investisseurs sur les marchés boursiers qui anticipent déjà les problèmes dans d’autres pays de la zone euro. En tête de leur liste : l’Italie. Même si elle n’a pas connu de bulle immobilière comme l'Espagne (point de départ de l’effondrement des banques espagnoles), la Péninsule a de quoi inquiéter. Le pays est définitivement en récession, le PIB a reculé de 0,8 % entre janvier et mars, pour le troisième trimestre consécutif. Difficile donc d’envisager une réduction du déficit public et la dette devrait dépasser les 123 % du PIB cette année, selon les projections de la Commission européenne. Le mécontentement gronde en Italie, la popularité du chef du gouvernement, Mario Monti, l’homme de l’austérité et de la hausse des impôts, s’effrite chaque jour un peu plus.

Les Européens n’ont donc pas tout réglé avec le plan de sauvetage de l’Espagne, “ça ne marchera pas” estime même le Prix Nobel d'Économie Joseph Stiglitz. Lors d'une interview accordée à l’agence Reuters, l’économiste américain dénonce “un système qui fait que le gouvernement espagnol renfloue les banques et que les banques renflouent le gouvernement. (...) ça ne marchera pas et ça ne marche déjà pas”. Joseph Stiglitz, connu pour ses critiques envers la Banque mondiale (dont il fut vice-président de 1997 à 2000) et le Fonds monétaire international, appelle l’Europe à créer une union bancaire. Même plaidoyer en provenance de Bruxelles : José Manuel Barroso, le président de la commission européenne, encourage les 27 pays de l’UE à fonder l'union bancaire, dans les colonnes du Financial Times. Les sujets de discussion ne vont pas manquer lors du prochain sommet européen, à la fin du mois...

- Le niveau de vie des Américains a évidemment baissé durant la crise financière, mais dans des proportions plus importantes que ne le pensait Washington. C’est ce que révèle la Banque centrale des États-Unis (Fed) dans son étude sur les finances des consommateurs. Le revenu moyen des ménages a reculé de 7,7 % (49 600 dollars, soit 40 000 euros, en 2007, soit avant la crise financière, à 45 800 dollars, soit 36 700 euros, en 2010). Le gouvernement tablait lui sur une baisse de 6,4 % seulement.

- Et mauvaise nouvelle pour les lauréats des Prix Nobel 2012 : la dotation pécuniaire qu’ils recevront sera 20 % moins élevée que celle reçue par leurs prédécesseurs. Crise oblige, elle s’élèvera à 8 millions de couronnes (900 000 euros) au lieu de 10 millions (1,13 million d'euros). Ces sommes sont en fait prélevées sur les rendements du capital laissé par le physicien suédois Alfred Nobel, le fondateur des prestigieux prix.

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