Que n’a-t-on pas dit ces derniers mois avec la fin de la crise qui était déjà tuée et enterrée… Le problème de la crise c’est le même qu’avec les bêtes. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Encore une fois la sagesse populaire exprimée de façon simple et pourtant tellement vraie. Nous avons donc droit depuis hier à un nouveau psychodrame européen.
Monti s’est fait sortir avec 10 %
Premier enseignement du scrutin italien, Mario Monti le sortant qui je le rappelle a été désigné d’office par les autres gouvernements européens mais en aucun cas élu par son peuple a été tout simplement ratatiné.
Il faut dire, que les italiens en bavent et que l’austérité est un véritable calice en Italie. Augmentation d’impôts, contrôles fiscaux, chasse à l’évasion fiscale, même les riches ont été obligés de se débarrasser de leurs belles autos pour éviter tout simplement de se faire arrêter par les carabiniers qui vous demandent votre déclaration d’impôts pour comparer vos revenus au prix du véhicule possédé… Gênant.
Bref, effondrement de la croissance, récession, baisse des revenus, explosion du chômage, tous les gouvernements d’Europe ayant pratiqué la rigueur se font sortir invariablement aux élections suivantes où l’opposition prend le pouvoir… pour mener exactement la même politique sous la pression de la Commission Européenne, des banques et bien sur des grands « zamis » allemands.
Grillo le populiste
Evidemment, on dresse vite un cordon sanitaire européen autour de Grillo, le comique italien comparé à Coluche chez nous qui avait eu en son temps la « décence » de se retirer de la course à la présidentielle. Il faut dire que « la mort accidentelle de plusieurs balles dans la tête » de son garde du corps de l’époque avait du motiver notre Coluche national parfaitement capable de venir troubler le jeu « démocratique » savamment orchestré par nos « zélites ».
Comme tout le monde le sait, la démocratie est beaucoup trop importante pour être laissée aux seuls peuples profondément immatures et incapables de s’occuper d’eux-mêmes. Que disent Grillo ou Monsieur Bunga-Bunga (Berlusconi) dont le score électoral est plutôt bon. Pas grand chose à part qu’il faut sortir de l’euro pour retrouver des marges de manœuvres.
L’Euro peut-il seulement survivre ?
J’ai pris position à plusieurs reprises pour une reconfiguration de la zone euro avec une sortie de l’Allemagne de la zone euro, l’Allemagne laissant aux autres pays européens la possibilité de monétiser suffisamment pour atténuer le poids des dettes et de la rigueur fondamentalement nécessaire. A plusieurs reprises j’ai pu expliquer que l’euro, n’était pas une construction économique mais une construction politique répondant à des stratégies géopolitiques s’inscrivant dans le processus de réunification allemande et de fin de la guerre froide. J’ai attiré l’attention des lecteurs sur le fait que les économies européennes sont hétérogènes et désormais pilotées par une politique monétaire unique qui se limite globalement quand tout va bien à la fixation d’un seul et unique taux directeur.
Une réforme indispensable des outils monétaires
Pas grand monde souhaite de nouveaux impôts européens qui permettraient la mise en place d’un budget européen. Les riches ne se montrent pas pressés de payer pour les pauvres, je pense notamment aux allemands pour tout le reste de l’Europe et je les comprends fondamentalement.