C’est un peu comme le jour sans fin de la marmotte.
On recommence.
Encore et encore.
Ici.
Comme ailleurs.
Depuis le début de cette pandémie, surveiller ce qu’il se passe en Israël est un indicateur avancé très pertinent.
Pourquoi ?
Parce que c’est un petit pays, chaud, sec, dont les frontières sont largement surveillées et facilement « verrouillables », possédant aussi bien un excellent système médical qu’un système de recherche ou d’innovation de pointe.
L’un des premiers enseignements que l’on a pu tirer de l’observation de la situation israélienne, est que le coronavirus ne serait certainement pas vaincu par la chaleur du soleil et par l’été.
L’un des second est sur la fermeture des frontières. C’est évidemment nécessaire car cela ralentit considérablement l’arrivée de nouveaux malades et de mutants, mais, ce n’est pas parfait et même dans l’environnement israélien, il faut toute l’organisation de cet Etat pour obtenir une fermeture réelle. Je vous laisse imaginer en France la difficulté d’aller aussi loin et d’être aussi efficace. Notre stratégie ne peut pas à court terme ne reposer que sur la fermeture des frontières aussi nécessaire que ce soit par ailleurs.
Enfin, Israël par sa petite taille et sa capacité de négociation et d’achat est le pays le plus avancé dans la vaccination, et pourtant, malgré cet état de fait, les nouvelles n’y sont pas franchement bonnes comme le montre cet article du Time of Israël.
Que nous dit cet article ?
Que « le nombre de cas de virus pourrait augmenter à nouveau, selon le groupe de travail ; un fonctionnaire met en garde contre un quatrième verrouillage
Les tendances montrent une baisse de l’âge moyen des patients graves ; le ministère de la santé demande à Nétanyahou de prolonger le confinement national au moins jusqu’après le week-end ».
Que la mortalité reste à un niveau très élevé.
Que la vaccination semble produire ses premiers effets chez les plus anciens qui ont été vaccinés en priorité et donc l’âge moyen des gens hospitalisés est en baisse et de plus en plus jeune, ce qui semble logique.
Que le nombre de cas reste inquiétant de même que le nombre de morts.
« Channel 12, citant les chiffres du ministère de la santé, a rapporté qu’au cours du mois de janvier, il y a eu une augmentation constante du nombre de patients gravement malades âgés de 20 à 49 ans. En revanche, parmi les personnes de plus de 60 ans, qui ont été prioritaires pour recevoir le vaccin, le nombre a augmenté pendant la première moitié du mois, puis s’est stabilisé et, plus récemment, a légèrement diminué« .
Un 4ème confinement sur la table !
« Sharon Alroy-Preis, chef des services de santé publique au ministère de la santé, a averti que le confinement actuel, le troisième du pays depuis le début de la pandémie, pourrait ne pas être le dernier.
« Dans les prochaines semaines, nous saurons s’il y aura un quatrième confinement », a-t-elle déclaré à la chaîne publique Kan.
Elle a déclaré que pour obtenir une immunité collective avec les nouvelles souches mutées, au moins 80 % de la population doivent être immunisés, soit par la vaccination, soit par la récupération de COVID-19.
« Nous sommes actuellement autour de 25 %, ce qui est merveilleux, mais nous en sommes loin », a déclaré Mme Regev-Yochay.
Lundi, Regev-Yochay a déclaré qu’Israël et le monde devraient vivre dans l’ombre du coronavirus pendant longtemps, car l’immunité des troupeaux nécessiterait probablement de vacciner les enfants, ce qui n’est pas possible actuellement puisqu’ils ont été exclus des essais de vaccins.
Les responsables du ministère de la santé ont mis en garde contre une réouverture généralisée des écoles, citant le nombre élevé d’infections chez les enfants et affirmant que la réouverture du système éducatif fera passer la prévalence de la souche britannique du virus de 70 % actuellement à 90 % de toutes les nouvelles infections.
Si les variantes du virus continuent à muter et deviennent immunisées contre les vaccins actuels, une troisième dose supplémentaire pourrait être nécessaire à l’avenir pour inoculer contre ces souches, a déclaré lundi le tsar Ash, spécialiste des coronavirus, lors d’un point de presse. Il a noté que cette option n’était pas pertinente dans l’immédiat, mais qu’elle pourrait être envisagée plus tard.
Confinements + vaccinations + masques et distanciation !
Voilà ce qui ressort de cet article.
Voilà l’avenir qui semble être promis aux Israéliens jusqu’à ce que le pays atteigne l’immunité collective, mais, vous remarquerez, que le pays a une stratégie.
Vaccinations, fermeture des frontières avec un verrouillage étanche, confinements successifs avec actuellement les écoles fermées, sans oublier les masques et la distanciation afin d’atteindre au plus vite l’immunité collective tout en sachant dès maintenant qu’il va falloir prévoir de gérer l’arrivée des variants qui nécessiteront d’adapter la stratégie vaccinale.
Economiquement Israël a les moyens de ses ambitions et de sa politique sanitaire puisque le ratio dette publique/PIB devrait atteindre son maximum en 2023, à environ 80 %, contre 76 % en 2020 et 60 % en 2019.
Là où nous sommes en France presque à 130 % de dettes sur PIB ce n’est que 76 % en Israël.
Cela montre bien à quel point la France n’a plus les moyens financiers du confinement que ce soit d’un 3ème ou d’un 4ème.
Cela montre aussi que nous allons devoir développer une stratégie radicalement différente, car nous n’avons pas la même géographie, pas les mêmes moyens financiers.
La conclusion sera néanmoins commune.
Quoi que nous fassions, quoi que nous pensions, nous devrons apprendre à vivre avec ces virus, et vivre, ce n’est pas rester enfermé jusqu’à la fin des temps.
Restez à l’écoute.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !