Les stratégies d’optimisation fiscale mises en place du temps de l’ISF doivent être revues en profondeur par les professionnels du conseil du fait de complexité accrue de l’IFI. Mais cette nouvelle situation pourrait aussi avoir des effets positifs sur l’économie productive ou le prix de l’immobilier.
Quand certains se scandalisaient de la suppression de l’ISF qui devait profiter aux plus riches, il faut constater que la nouvelle version de l’imposition sur la fortune immobilière (IFI) ne fait pas que des heureux chez les plus aisés de nos concitoyens.
Déduction d’impôt : attention aux pièges de l’IFI
En effet, si en théorie l’assiette taxable à l’IFI devrait diminuer du fait de la suppression de la taxation des actifs financiers, professionnels ou boursiers, on oublie que l’immobilier représente souvent la quasi-totalité des patrimoines des assujettis à cet impôt.
Pour les déductions possibles, entre les dispositifs anti-abus, la déduction partielle des dettes pour la résidence principale, la réintégration linéaire dans l’assiette taxable des dettes sur les autres actifs immobiliers ou les difficultés d’évaluation notamment pour les biens immobiliers détenus par l’intermédiaire d’une société, il faut savoir déjouer tous les pièges issus de ces évolutions propres à l’IFI.
Quand on fait le bilan de la rentabilité des actifs immobiliers au titre de l’impôt sur le revenu et pour les contribuables concernés au titre de l’IFI, des stratégies d’arbitrage en faveur d’actifs financiers seront certainement plébiscitées. Car, pour ceux qui ne sauront pas prendre les bonnes décisions, ils devront s’attendre à une facture salée.
Vers une baisse des prix de l’immobilier ?
Certes, il est rassurant de détenir de l’immobilier dans son patrimoine. Mais celui-ci ne contribue pas au développement de notre économie et on ne peut que constater ces dernières années que ce réflexe bien français de privilégier ce type d’actif a contribué à la hausse des prix avec une demande plus forte que l’offre, notamment dans les grandes villes. Finalement, en incitant les principaux propriétaires de biens immobiliers à vendre leurs actifs au profit d’actifs financiers plus simples et surtout moins taxés, on augmentera mécaniquement l’offre et de ce fait une baisse des prix est envisageable.
L’IFI pourrait donc avoir de vrais atouts pour orienter l’épargne des plus aisés vers le financement de l’économie. Il devrait notamment les responsabiliser sur leur contribution à l’effort national, tout en faisant baisser les inégalités entre ceux qui aimeraient pouvoir acheter leur résidence principale (en bénéficiant d’un prix à l’achat accessible) et ceux qui ont accumulé depuis des décennies des patrimoines immobiliers importants mais non productifs.