L’investissment par la valeur, c’est bien difficile…

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Par Bill Bonner Publié le 6 mai 2021 à 5h47
Marches Financiers Annee 2020 Actions
@shutter - © Economie Matin
2%L'action Berkshire Hathaway a grimpé de 2% en 2020.

Dans un monde où tout est faussé, où l’argent gratuit déforme toutes les valeurs et les perceptions de richesse, il est bien difficile d’être un vrai investisseur…

Le 26 avril, Charles de Vaulx, un célèbre investisseur par la valeur, s’est trouvé si déprimé par les mauvaises performances de son fonds qu’il a sauté du 10ème étage de son immeuble de bureaux.

Selon le New York Post :

« Peu avant 13h ce lundi, Charles de Vaulx est entré au 717 5th Avenue, dans la tour huppée qui abritait de longue date les bureaux d’International Value Advisers [IVA], une société d’investissement fondée il y a 14 ans, selon la police.

Quelques minutes plus tard, de Vaulx – qui a fait d’IVA un monstre financier gérant 20 Mds$ d’actifs au plus haut de son activité, avant une liquidation soudaine le mois dernier – chutait à pic du 10ème étage, selon un employé de l’immeuble. »

L’investissement par la valeur à l’ancienne, de type Graham&Dodd, c’est du travail. Il faut étudier les bilans comptables. Et comprendre le business model d’une entreprise.

Quel est le rendement réel sur le capital employé ? A quel point l’investissement est « efficace » ? Quel est son niveau de risque… et de fiabilité ?

Et parfois – en dépit de tous vos efforts – les choses ne fonctionnent pas. Warren Buffett lui-même – peut-être le plus grand investisseur par la valeur de tous les temps – n’a pas réussi à beaucoup progresser en 2019/2020. Sur CNBC :

« En 2020, les actions de Berkshire Hathaway étaient en hausse, mais limitée (2%), face à un S&P 500 qui a gagné plus de 18% (dividendes réinvestis), selon S&P Global. Au total, les deux années 2019 et 2020 ont marqué l’un des plus grands écarts entre Berkshire et le marché boursier américain au sens large dans l’histoire récente, le [conglomérat multinational dirigé par] Buffett étant inférieur au rendement de l’indice de 37% au total.

Selon Buffett, PDG de Berkshire Hathaway : ‘J’attribue cela en grande partie à un manque d’exposition aux valeurs technologiques.’ »

Perte de temps

Il y a des moments où creuser pour chercher de la valeur à long terme semble une perte de temps.

Pourquoi se donner le mal d’aller trimer dans les tunnels de l’investissement réel quand Dogecoin (une cryptomonnaie populaire dont la valeur, du point de vue de l’investissement, est de zéro) a grimpé de plus de 13 760% à ce jour cette année ?

Pourquoi éplucher tous ces rapports comptables quand on peut se contenter d’écouter Elon Musk… et s’enrichir grâce à Tesla ?

Pourquoi s’inquiéter d’investir, en fait ? Les autorités s’en chargeront à notre place.

Des investissements audacieux

Fin avril, on apprenait aussi que le gouvernement américain allait se lancer dans les « investissements » les plus audacieux de l’Histoire du monde.

Oui, c’est ainsi que Joe Biden appelle les programmes d’aide de 2020 suite au Covid-19, ainsi que la deuxième saison, en 2021, avec ses gabegies dans les infrastructures, le changement climatique et le soutien aux familles : des « investissements ».

C’est le vol le plus grand, le plus ambitieux et le plus vaste jamais tenté. Des milliers de milliards de dollars seront taxés – ou éliminés par l’inflation –, détournés de leur propriétaires légitimes, pour être « investis » par les autorités.

En fait, depuis mars 2020, le total à être « investi » par les autorités publiques américaines frôle les 10 000 Mds$.

Et la Maison Blanche a sorti un bobard : les riches financeront ces coûts.

Les 5% de contribuables les plus aisés paient déjà 60% des impôts. Les 50% les plus pauvres ne paient quasiment rien. Si ces crédits d’impôts et d’autres mesures du même ordre sont acceptées, quelque 75% de la population américaine ne paieront rien du tout. Cela laissera l’intégralité du fardeau sur les 25% les plus riches de la population.

Mais ce sont là les gens qui ont le plus de chances de voter. Ce sont eux qui possèdent des entreprises. Ce sont des investisseurs, des comptables, des médecins et des avocats. Ce sont aussi les principaux soutiens des deux partis politiques et de chaque membre du Congrès.

Et ils ont de fortes chances d’être démocrates.

Au cours des 25 dernières années, les deux partis ont échangé leurs places, de sorte que les démocrates représentent désormais les citoyens les plus riches. Va-t-on vraiment demander à ces gens de se cotiser pour financer 10 000 Mds$ supplémentaires ?

« Part équitable »

Il est très probable que les impôts augmentent – surtout pour les gens les plus riches de tous.

Ces « super-riches » ont atteint le point de déclin de l’utilité marginale. Ils ont déjà des maisons et des yachts.

Un million en plus ou en moins, cela ne les forcera pas à regarder les prix sur le menu et choisir le sandwich au thon.

Comme le super-investisseur Warren Buffett, ils pourraient en fait préférer payer leur « part équitable » – abandonnant des sommes à peu de frais en échange d’un statut plus socialement responsable, d’une valeur plus élevée à leurs yeux.

A suivre…

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

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