Amérique centrale : l’investissement de la décennie pour les investisseurs aventuriers

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Par Sébastien Maurice & James Mc Keigue Modifié le 28 mai 2015 à 6h22
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@shutter - © Economie Matin
20 %Dans les pays d'Amérique centrale, le poids des prélèvements fiscaux dépasse rarement 20 % du PIB.

Peu de gérants de fonds sont prêts à prendre le risque de s’embarquer avec des actions d’Amérique Centrale. La région est en effet souvent associée à la corruption, au trafic de drogue et à la pauvreté. Pourtant, en matière d’investissement, suivre la foule est rarement l’assurance d’avoir raison à long terme. L’investisseur « contrarien » se rapproche du libéral : le boulevard du consensus inspire la défiance.

Si en juin 2013 vous aviez acquis Cable and Wireless, société de télécommunication réalisant la majorité de son activité en Amérique Centrale et dans les Caraïbes, vous afficheriez une plus-value latente de 71 %. Pour ceux qui ne sont pas encore positionnés, il n’est pas trop tard. Car nous pensons que l’histoire du développement de cette région ne fait que commencer et que l’économie est sur le point de connaître une forte accélération. Nous vous expliquerons comment en profiter.

L’ouverture au libre-échange avec l’Europe

Cette région est déjà une plateforme importante de sous-traitance industrielle pour le marché nord-américain, notamment dans le textile, grâce à une main d’œuvre abondante et bon marché ainsi qu’à des infrastructures énergétiques solides et performantes.

A présent un accord commercial bilatéral vient d’être conclu avec l’UE. Cet accord prévoit une réduction des taxes douanières sur 92% des importations provenant de l’Amérique Centrale à destination de l’Europe, qui représente un marché de 500 millions d’habitants !…de quoi permettre un véritable boom des échanges commerciaux, qui devrait profiter en particulier aux compagnies de transport et aux fabricants locaux de biens à forte valeur ajoutée.

De nouvelles infrastructures pour se connecter au marché mondial

L’Amérique centrale est engagée dans un programme pharaonique de développement de ses infrastructures énergétiques et de transport. Par exemple, au Nicaragua, la construction d’un nouveau canal interocéanique parallèle au canal de Panama.

D’autres projets sont en cours au Panama et au Guatemala représentant un total de 43,4 milliards de dollars d’investissement. A cela s’ajoute un soutien de plus d’un milliard de dollars des Etats-Unis.

Des régimes fiscaux pro croissance

L’Index of Economic Freedom indique que l’ensemble des pays d’Amérique centrale bénéficient d’un degré de liberté fiscale particulièrement élevé. Le poids global des prélèvements obligatoires dépasse rarement 20 % du PIB, soit deux fois moins que ce que nous subissons dans notre vieille Europe.?Malgré ce faible niveau de prélèvement obligatoire, les finances publiques sont saines, comme en témoigne la parfaite maitrise de l’endettement publique (autour de 40% du PIB en dehors du cas de Belize). Le risque d’alourdissement de la fiscalité au cours des prochaines années est donc réduit.

Cette situation explique en partie le taux de croissance de la région. De plus, cela nous assure que les fruits de la croissance économique bénéficieront directement à la population plutôt que d’être absorbés par la sphère publique. Des dépenses de consommation privées dynamiques dans un contexte de développement économique rapide devraient donc assurer de belles années pour les actions des compagnies qui opèrent dans cette région du monde.

Deux pistes pour en profiter

Pour les investisseurs européens tels que vous et moi il est difficile d’accéder à ce marché. De plus, il n’existe aucun ETF permettant de se positionner spécifiquement sur l’Amérique centrale. Cependant, nous avons trouvé deux sociétés prometteuses dont la majorité du chiffre d’affaire est réalisé dans cette région et dont les actions sont cotées sur les bourses européennes et américaines.

La première est Cable and Wireless (CWC.L), compagnie de télécommunication britannique offrant ses services en Amérique centrale et dans les Caraïbes. Depuis notre première recommandation d’achat le cours s’est apprécié de 71 %, mais il n’est pas encore trop tard. La société possède encore un potentiel de valorisation avec un PEG (rapport entre le PER et le taux de croissance attendu du bénéfice pour l’année prochaine) inférieur à 1 et une valorisation boursière qui ne représente qu’un peu plus de quatre fois les bénéfices bruts de cette année.

Copa Airlines (CPA) représente également une opportunité à long terme étant donné la correction subie par le titre à la suite de la crise frappant le Venezuela. Depuis elle a procédé à une réorganisation de ses vols afin de réduire son exposition à cette destination. La moitié du chiffre d’affaire concerne des clients utilisant l’Amérique centrale comme point de départ ou comme destination finale. Elle offre un rendement de 3,6 % et le titre s’échange à un PER attractif de 12,5 (contre 17,9 pour la moyenne sectorielle). Au cours actuel le PER pour 2016 est même attendu à 9,9, ce qui illustre la forte croissance du bénéfice prévu.

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Sébastien Maurice est étudiant en Finance à l’IAE de Lyon3 et travail en tant que rédacteur pour les Publications Agora. Passionné depuis toujours par les marchés financiers, il s’intéresse particulièrement aux opportunités d’investissement offertes par les nouvelles technologies et les pays émergents.?? Vous trouverez ses articles sur les sites La Quotidienne de la Croissance et Libre d’agir.

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