L'univers numérique se compose d'énormes quantités d'information en ligne, mais aussi de données que les millions de terminaux et gadgets connectés à Internet collectent et partagent. Le monde d'aujourd'hui est peuplé de capteurs qui produisent des flux de données qui n'existaient pas il y a seulement quelques années, qu'ils soient embarqués dans les véhicules, dans les réfrigérateurs, dans les feux de signalisation routière, etc.
La dernière étude Digital Universe, publiée par EMC et IDC, nous apprend que l'univers numérique double sa taille tous les deux ans. D'ici à 2020, nous produirons et copierons chaque année 44 zétaoctets de données. Pour donner un ordre de grandeur, un zétaoctet correspond à 250 milliards de DVD.
Au-delà de la question de la gestion et du stockage de ces données, on peut se demander quelle utilisation en est faite et à quelles fins. Certes, les entreprises peuvent y trouver leur compte mais qu'en est-il des individus ? Et pour aller encore plus loin : qu'en est-il des citoyens ?
Quelles implications pour les administrations ?
Selon un rapport de m2ocity, opérateur télécom français dédié aux objets communicants, la ville intelligente existe déjà en France, mais peu de projets sont mis en œuvre à l'échelle d'une ville toute entière. Le principe de smart city n'est pas nouveau, on en parle depuis quelques années déjà, mais cette ville est passée du statut de concept « plutôt tendance » à une réalité de plus en plus concrète et même essentielle afin de subvenir aux besoins toujours croissants des citoyens.
Les implications d'une explosion du nombre des données pour les administrations sont multiples. Cette augmentation exponentielle du nombre de capteurs – ce que l'on appelle « l'Internet des objets » - peut permettre aux administrations de toute taille de gagner en efficacité, de réduire les coûts et d'encourager la participation active des citoyens. Prenons l'exemple des factures d'électricité des villes : on peut équiper le réseau d'éclairage urbain de capteurs qui se déclenchent au passage d'une voiture ou en présence de piétons, chaque ville pourrait donc économiser entre 50 et 60 % de sa consommation d'énergie.
Les possibilités sont infinies : les états pourraient par exemple solliciter les avis et réactions des citoyens, affiner le processus décisionnel et ainsi réaliser d'énormes économies. Les citoyens ont également des attentes différentes de la part de leur municipalité. En effet, on attend aujourd'hui de la ville intelligente qu'elle réduise la fracture numérique en accompagnant les populations dans l'adoption de nouveaux outils et services.
Les villes françaises ont bien compris ces enjeux, comme le démontre le rapport de m2ocity, néanmoins les administrations assimilent trop la connectivité à l'énergie. Les objets connectés, de toute nature, peuvent également bénéficier à la vie quotidienne de la ville et de ses habitants, s'ils sont bien utilisés et contrôlés.
Ce phénomène ne se limite cependant pas à l'hexagone : des villes des pays émergents sont également sur cette voie. C'est le cas notamment de Rio de Janeiro au Brésil, qui est en pleine transformation – notamment afin de supporter les besoins croissants des individus (habitants et touristes) ainsi que les afflux massifs de données qui sont créés durant les événements de grande envergure que la ville accueille.
L'un des principes clés d'une smart city étant de gérer la sécurité, le trafic et l'énergie d'une ville, depuis 7 ans, les autorités de Rio ont mis en place un projet de ville intelligente. Ce grand chantier vise à rationaliser et améliorer la gestion des réseaux électriques, de l'eau, de l'éclairage mais aussi la mobilité et bien d'autres éléments dont l'énergie, qui est une question centrale. EMC a par ailleurs contribué au développement de la ville en ouvrant un centre de R&D d'excellence sur place.
Contribuer à cette explosion de données n'est donc pas une mauvaise chose en soi si leur analyse peut faire jaillir davantage de solution pour améliorer le quotidien. C'est cependant un fait que les technologies Cloud, mobiles et sociales produisent plus de données que ce que l'ensemble de la société saura en faire.
Nous vivons à l'ère de la data et les politiques ont un rôle majeur à jouer pour inventer la société de demain dans ce monde de données.