D’après Mc Kinsey l’impact de l’internet des objets sur l’économie sera de 6,2 trillions de dollars d’ici 2025 ! Des dizaines de milliards d’objets seront alors connectés. Les entreprises commencent à optimiser leurs activités (maintenance, consommation d’énergie...) en dotant les unités de production de capacités qui rendent « visible l’invisible ».
Les entreprises ciblant le consommateur final (B to C) ont une opportunité unique de réinventer l’expérience client. En offrant aux consommateurs de nouveaux services, en simplifiant leur vie, les marques disposent d’un nouveau territoire à la frontière des mondes physique et numérique.
Quels défis l’industrie doit elle relever pour rendre ces changements possibles ? Voici 5 chantiers structurants qui sont autant d’opportunités pour les innovateurs. Mais attention, ces challenges devront être relevés collectivement et rapidement pour répondre aux besoins d’un secteur en évolution ultra rapide.
Challenge #1 : La Sécurité
Des hackers ont réussi à reconstituer le contenu d’un email rédigé par un porteur de smartwatch en captant les mouvements de son poignet. Chaque objet connecté est une source de fuite ou d’intrusion potentielle. Il est donc primordial de sécuriser ces applications afin de protéger et cloisonner les données sensibles qui en sont extraites. Une initiative comme l’IOTS (internet of things security foundation) est un début de réponse. Les participants mettent en place et partagent les pratiques sécurisant un monde hyper connecté et hyper exposé.
Challenge #2 : Les architectures de référence
L’industrie doit accélérer la création d’architectures de référence. Avec des objets distincts, traitant les données différemment, des impératifs de sécurité croissants et des besoins d’intégration importants, l’industrie doit proposer des architectures de référence afin de simplifier le déploiement de projets IoT. Une initiative notable est celle de l’Industrial Internet Consortium dont les membres co-construisent ces architectures en partant de cas concrets (maintenance prédictive, énergie..), et les partagent ensuite de manière transparente.
Challenge #3 : La législation
Ces usages font naître de nouvelles questions. Quelles responsabilités en cas d’accident dû à une voiture autonome ? Quelle réponse en cas de dégâts causés par un drone automatique ? Vers qui devront se tourner les industriels en cas de non-respect d’un SLA dû à une maintenance prédictive défaillante, occasionnant des pertes ? Au même titre que la France a constitué progressivement un arsenal juridique adapté au e-commerce, le législateur devra avoir une approche transverse et fédératrice pour s’assurer de la faisabilité et de la pertinence de ses propositions. La création d’une institution de référence, similaire au Conseil National du Numérique par exemple, représentant du secteur et interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, faciliterait la création de textes protecteurs adaptés.
Challenge #4 : Les écosystèmes
Les écosystèmes peuvent être animés par les pouvoirs publics ou par des initiatives privées. Dans tous les cas, ils sont nécessaires à l’innovation. Ils permettent aux industriels, inventeurs, entrepreneurs et chercheurs de se rencontrer. Le plan pour l’industrie du futur dynamise aussi le secteur et des écosystèmes comme ceux de Toulouse ou d’Angers sont voués à se développer et se multiplier afin de développer ces technologies. Les grands groupes doivent se rapprocher de ces écosystèmes afin de collaborer. Les projets IoT nécessitent de faire appel à des « intégrateurs d’écosystème ». Ces intégrateurs rendent possibles ces projets en facilitant la gestion des différents métiers et expertises nécessaires : ingénierie, design, analytics, intégration, sécurité, marketing etc.
Challenge #5 : Nouvelles compétences et nouveaux métiers ?
De nouveaux métiers voient le jour, comme le Chief Internet Of Things Officer ou le Head of IoT. Révolution. La constitution d’un bassin d’expertises est nécessaire à la création des conditions de cette révolution. Il y a des Mooc d’école Princeton ; Université de Californie ou autour de technologies (Raspeberry, Arduino ; l’OptoBotics). En France, les écoles d’ingénieurs et de management sont encore à la traîne. En formation continue il y a une opportunité de développement de compétences pour les salariés, quel que soit leur périmètre d’origine (digital, ingénierie, logistique...) afin d’accompagner les mutations de leurs activités. Les employeurs recherchent déjà ces profils, rares sur le marché de l’emploi. Les écoles et instituts de formation doivent donc intégrer l’IoT à leurs cursus afin de préparer leurs élèves à relever les défis professionnels auxquels ils devront faire face.
L’IoT, permet d’avoir le « meilleur des 2 mondes » : personnalisation, prédictions, automatisation, socialisation, modèles économiques basés sur l’usage plutôt que sur l’achat etc. Pour créer et profiter de cette révolution, les pouvoir publics, les entrepreneurs, les écoles et les groupes doivent collaborer afin de relever collectivement ces défis et connecter le monde pour le changer.