"…Vol 534 : dernier appel pour M. Cooper…" Qui n’a pas déjà entendu ce message ? Acheter en dernière minute un souvenir à la boutique de l’aéroport, qui finalement n’est pas si loin que ça de la porte d’embarquement…
Les passagers qui embarquent tardivement représentent un coût très important à cause des contrôles de sécurité, de la manutention des bagages et des opérations au sol additionnels que cela engendre. L’aéroport Heathrow de Londres estime que les retards d’embarquement pèsent pour plus de 3,5 millions de livres par an. Quelles solutions pourraient aider à localiser ces passagers retardataires ? Et une fois ces passagers localisés, quels autres services pourraient leur être proposés ?
L’idée d’offrir des services basés sur la localisation n’est certes pas nouveau. Cependant, avec l’utilisation de plus en plus importante de capteurs évolués, d’appareils portables ou de tout autre matériel générant des données, la possibilité de connecter cette information à un lieu et aux données client donnerait une myriade de possibilités pour proposer de nouveaux services innovants aux consommateurs.
L’Internet des Objets (IoT) représente l’univers des objets physiques connectés qui génèrent des données. Selon certains analystes, ces objets seront très nombreux — jusqu’à 21 milliards, d’ici 2020. Et avec cela, beaucoup de données seront produites. Le taux de croissance composé annuel des logiciels, services et infrastructures relatifs au marché de l’IoT est estimé à plus de 25 %. En raison de son importance stratégique et de sa rapide croissance, certaines sociétés ont déjà pris le pas de mettre en place des équipes dédiées à ce sujet. Ceux qui influencent la stratégie IoT ne sont pas nécessairement les acteurs informatiques, mais plutôt des décideurs métier.
L’IoT, une réalité économique ?
Il est à prévoir que de nombreuses industries auront besoin de développer certaines formes de stratégies pour non seulement savoir comment collecter et gérer les données, mais également identifier les bénéfices potentiels. Les cas d’usage incluent, par exemple, la maintenance prédictive, de nouvelles offres de services via des compteurs intelligents et des fonctions renforçant la sécurité et le confort des passagers des véhicules. Les systèmes de transports publics pourront améliorer la communication avec les voyageurs et leur sécurité en collectant et agrégeant les données provenant d’une multitude d’appareils via le GPS (Global Positioning System), SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition), CCTV (Closed-Circuit TV), Wi-Fi ou les détecteurs d’incendie. Les essais cliniques et le suivi médical à distance ont été révolutionnés par l’usage d’appareils connectés non intrusifs. Des entreprises, telles que Apple, ont identifié l’intérêt de pouvoir collecter de telles informations et ont su réagir en proposant un « Kit de recherche » pour fournir des fonctionnalités permettant aux chercheurs de détecter et de rendre compte des conditions médicales. Certains observateurs suggèrent que 1 % du bétail pourrait être suivi via des objets connectés en 2020, et que le nombre de capteurs nécessaires pour l’industrie du pétrole et du gaz va tripler d’ici à cette même année.
Cependant, pour beaucoup de sociétés, les possibilités d’exploiter cette technologie pour offrir des services innovants aux clients et générer des revenus est encore en phase de recherche. Comment cette technologie pourrait-elle, par exemple, aider les banques à développer de nouveaux niveaux de relation client ?
Pour d’autres sociétés, l’IoT est déjà une réalité, cela est tout simplement appelé autrement — smartphone ou encore panneau de signalisation ferroviaire numéro 34. En effet, avant de savoir comment apporter de la valeur en connectant ces objets, le premier challenge est d’identifier ce que sont ces objets et où ils sont. Tout comme pour les clients, les objets de l’univers de l’IoT ont un identifiant unique et leur lot de caractéristiques propres qui permettent de les décrire, les organiser et les comprendre. Il n’est pas étonnant de ce fait que la technologie du Master Data Management (MDM ou solution de gestion des données de référence) soit recommandée pour référencer ces objets. Une plateforme MDM est également conçue pour lier ces objets aux données maîtres des domaines client, fournisseur, lieu, ressources, produit, employé ou autre. De même, les règles de gouvernance de l’information de ces objets connectés peuvent également y être gérées. Ces règles vont assurer que l’information est correctement définie, de qualité suffisante et accessible selon le niveau de sécurité approprié.
C’est probablement ce dernier point – la sécurité – qui va nécessiter le plus de précautions lors de la mise en place de cas d’application métier. Pour certains, partager leurs informations IoT personnelles avec la boutique de souvenirs de l’aéroport serait un prix dérisoire à payer… si cela leur permet d’arriver chez eux à l’heure.