La technologie joue un rôle croissant dans tous les aspects de notre vie et l’éducation ne fait pas exception. 65% des élèves de maternelle exerceront un métier qui n’existe pas encore et 50% des métiers actuels auront disparus d’ici une dizaine d’année.
Dans un monde en transformation permanente, les technologies de l’éducation facilitent la mise à jour des connaissances et des compétences. Elles impactent l’enseignement en favorisant le recours à de méthodes collaboratives et plus interactives pour remotiver les élèves dans leur apprentissage. Quelle place tient l’Internet des objets (IdO) dans ce nouveau type d’apprentissage ?
D'ici 2020, il y aura plus de 28 milliards d'objets connectés installés. L’Internet des Objets dans l’enseignement apparaît comme un enjeu d’avenir. Nous vivons à l'ère moderne où tous les objets que nous utilisons dans notre vie quotidienne deviennent intelligents. Personne ne peut nier que l’enseignement a été radicalement modifié par Internet au cours des dernières années. Il permet d'établir une communication rapide entre les étudiants et les enseignants dans la salle de classe.
L’IdO présente un plus grand potentiel pour éliminer tous les obstacles dans l'éducation, tels que l'emplacement physique, la langue et le statut économique. Il reste encore beaucoup à faire pour que l'IdO puisse rendre l’apprentissage encore plus simple et plus facile. Mais les projets se multiplient tant le besoin en innovation est important dans l’éducation, notamment pour que les élèves puissent être en phase avec les besoins du marché du travail de demain, tout en leur épargnant une forme d’exclusion une fois arrivés sur celui-ci.
L’IdO dans la salle de classe
La salle de classe actuelle est déjà très différente de celle que j’ai pu connaître. Les élèves y utilisent des ordinateurs, des tablettes, des ebooks, des systèmes de présentation sans fil, comme ceux de wePresent, et bien d’autres outils connectés à Internet, tout simplement inimaginables il y a cent ans. L’enseignant dispose de tableaux blancs interactifs. L’enseignement devient de plus en plus personnalisé et pertinent grâce aux technologies de l’éducation. Grâce aux objets connectés qui décuplent l’interactivité, il est facilement possible de mettre en place des ateliers ludiques et connectés grâce auxquels les enfants apprennent à penser par eux-mêmes.
Autre application de l’Internet des Objets dans la salle de classe : le suivi de présence. L'appel est vécu comme une tâche fastidieuse par les enseignants, qui prend en moyenne deux minutes trente par heure de cours, soit une semaine et demie de cours par an. Pour y remédier, une jeune lycéenne a inventé une capsule numérique connecté à une application mobile (New School). L’application, installée sur le smartphone de l’enseignant, est en mesure de détectée automatiquement les capsules numériques des élèves présents. L’appel est ainsi effectué automatiquement. Au bout de dix minutes, si un élève est noté absent parce qu'il n'est pas en classe, l’application envoie un SMS et un e-mail aux parents pour les prévenir de l'absence de leur enfant.
L’IdO pour réduire les coûts énergétiques des établissements
Financer l’introduction des objets connectés dans la salle de classe reste encore difficile. En y réfléchissant bien, une première façon pourrait être d’équiper les établissements scolaires de capteurs et de smart grids. Il est peut-être plus facile d'intégrer l’IdO pour réduire les coûts énergétiques des établissements scolaires. Une meilleure automatisation de ces coûts et un suivi permanent peuvent en effet permettre d’économiser de l'argent.
A titre d’exemple, la société Vertuoz by Engie est en train d’équiper 140 écoles parisiennes d’une solution de contrôle de chauffage des classes. Des capteurs de température, de présence et de CO2, ainsi que des moteurs de régulateur de vannes posés sur chaque radiateur (pour contrôler automatiquement l’arrivée d’eau chaude afin d’homogénéiser les températures sur chaque zone, salles de cours, réfectoires cantines…) permettent de réguler la température des locaux selon le calendrier d’occupation des lieux, mais aussi de manière intelligente par un principe d’apprentissage des habitudes des utilisateurs. Si l’arrêt du chauffage est prévu tous les jours à 16 heures mais que le lundi les cours durent une heure de plus, le système s’auto reprogramme en intégrant cette donnée.
En réduisant les dépenses énergétiques et par la même occasion les coûts de maintenance, on pourrait facilement faire comprendre le principe d’Internet des Objets aux élèves tout en les sensibilisant à l’écologie. Par ailleurs pour Business Insider, l’IdO permet aux universités d’améliorer la sécurité en installant des caméras intelligentes : déclenchement d’alertes en cas d'intrusion, détection d’objets tels que les sacs à dos oubliés par les étudiants, récupération de biens volés et lecture des plaques d’immatriculation sur les parkings.
Avec l’IdO, il est possible de créer des environnements de travail personnalisés, de renforcer leur sécurité, leur confort (amélioration et modulation de la luminosité, adaptation de la température pour offrir de meilleures conditions d’apprentissage). La direction administrative de l’établissement peut ainsi réduire le TCO ; les étudiants et les enseignants bénéficient, quant à eux, d’un lieu de travail stimulant qui peut augmenter considérablement leur productivité.
Je suis certes convaincu que l'Internet des Objets sera intégré avec succès au système éducatif, mais lentement et de manière très nuancée. Certains établissements l'utiliseront pour économiser de l'argent ou exploiter des données, d’autres pour préparer leurs étudiants à être hautement qualifiés, des enseignants utiliseront les objets connectés de manière créative au travers de pédagogies actives, etc. Mais, les problématiques de protection des données des mineurs, face au développement inexorable des écrans dans notre quotidien et ce dès le plus jeune âge, me font me poser cette question : l’utilisation des objets connectés à l’école doit-elle alors bénéficier d’un statut particulier et réglementé ?