Le principe abolitionniste pousse les travailleuses et travailleurs du sexe (TdS) dans la clandestinité et la marginalité, rendant ainsi la vie des personnes prostituées plus précaire, les actions de solidarité plus difficiles à mettre en œuvre, et le travail social et préventif plus délicat et moins efficace. Avec comme corolaire la clandestinité qui fragilise des personnes déjà stigmatisées avec le risque qu’elles deviennent des proies pour des personnes sans scrupule voir des réseaux de prostitution. Avec également comme conséquence un danger accru de contracter le VIH/IST, car travaillant dans des situations de précarité, elles peuvent être confrontées à accepter des prestations à risque et à travailler dans des conditions difficiles d’hygiène. A ce titre, les gouvernements devraient ériger les lois en s’inspirant des droits humains plutôt que des idéologies.
Veillons donc à ce que les lois concernant la prostitution soient fondées sur une volonté de promotion des droits humains, d’accès aux services de santé et non sur les idéologies d’entrepreneurs de morale essayant d’imposer leurs opinions, leurs positions, leur profit à la majorité par le biais de la loi.
C’est pourquoi, nous espérons que dans l’avenir, la France rompe avec son discours abolitionniste pour développer une bonne politique dans la gestion publique du travail du sexe basée sur la reconnaissance des personnes concernées.
Nous comprenons très bien que la problématique de la prostitution pose question, mais justement, d'échanger des idées, de permettre de porter un regard différent sur la prostitution et les travailleuses et travailleurs du sexe, n'est-ce pas un moyen de combattre l'exclusion et la discrimination qui les stigmatisent ?