Prostitution en Suisse : le règlementarisme a fait ses preuves !

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Par Michel Félix de Vidas Publié le 15 février 2013 à 2h01
Considérant la prostitution comme une réalité sociale qui ne peut être abolie par des lois, l'association Aspasie l'approche sans jugement ni discrimination et appuie les personnes qui l'exercent dans la défense de leurs droits fondamentaux et combat l'exclusion sociale.

Le principe abolitionniste pousse les travailleuses et travailleurs du sexe (TdS) dans la clandestinité et la marginalité, rendant ainsi la vie des personnes prostituées plus précaire, les actions de solidarité plus difficiles à mettre en œuvre, et le travail social et préventif plus délicat et moins efficace. Avec comme corolaire la clandestinité qui fragilise des personnes déjà stigmatisées avec le risque qu’elles deviennent des proies pour des personnes sans scrupule voir des réseaux de prostitution. Avec également comme conséquence un danger accru de contracter le VIH/IST, car travaillant dans des situations de précarité, elles peuvent être confrontées à accepter des prestations à risque et à travailler dans des conditions difficiles d’hygiène. A ce titre, les gouvernements devraient ériger les lois en s’inspirant des droits humains plutôt que des idéologies.

Le réglementarisme que pratique la Suisse permet un plus grand accès à la sécurité via une non-discrimination/protection par la police (les Travailleuses et travailleurs du sexe (TdS) peuvent appeler la police dans le cas où elles sont victimes de violences), une diminution du stigma grâce à la reconnaissance de cette activité de services, la fiscalisation, l’affiliation aux assurances maladies et aux assurances sociales et par là même la naissance d’un sentiment d’inclusion sociale, la possibilité de dénonciation des cas d’abus dans le milieu (notion d’autorégulation, traite des êtres humains)

Par ailleurs, l’ONUSIDA, le 15 décembre 2012, à Genève, rappelait, à ses états membre et à la Suisse que : « Le vrai critère d’une société humaine et bienveillante se situe dans son engagement à protéger les droits des minorités. » C’est finalement ce sentiment d’appartenance sociale qui apportera à toute la société civile sécurité et santé.

Veillons donc à ce que les lois concernant la prostitution soient fondées sur une volonté de promotion des droits humains, d’accès aux services de santé et non sur les idéologies d’entrepreneurs de morale essayant d’imposer leurs opinions, leurs positions, leur profit à la majorité par le biais de la loi.

C’est pourquoi, nous espérons que dans l’avenir, la France rompe avec son discours abolitionniste pour développer une bonne politique dans la gestion publique du travail du sexe basée sur la reconnaissance des personnes concernées.

Nous comprenons très bien que la problématique de la prostitution pose question, mais justement, d'échanger des idées, de permettre de porter un regard différent sur la prostitution et les travailleuses et travailleurs du sexe, n'est-ce pas un moyen de combattre l'exclusion et la discrimination qui les stigmatisent  ?

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Chargé de communication d'Aspasie

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