Intel veut bien installer une usine en Europe… Mais il faudra allonger les subventions, a prévenu le patron du géant américain des semi-conducteurs, qui demande 8 milliards d'euros.
Devant la puissance de plus en plus forte de l'Asie au niveau de la production de semi-conducteurs, l'Union européenne souhaite peser davantage. Thierry Breton, le commissaire européen en charge de la politique industrielle et du numérique, s'est fixé un objectif ambitieux : l'UE doit représenter, dans le courant de la prochaine décennie, 20% de la production mondiale de puces. L'Union n'y parviendra pas seule, il lui faut des partenaires industriels, et Intel se dit prêt à faire les efforts nécessaires… Mais pas gratuitement. L'entreprise attend que l'UE allonge les subventions à hauteur de 8 milliards d'euros !
Ambitieux objectif européen
Pat Gelsinger, le directeur général d'Intel, actuellement en tournée sur le vieux continent, a été clair auprès de la publication Politico. Ces milliards de subventions, c'est « ce que nous demandons aux gouvernements américain et européen [pour] permettre que le projet soit compétitif pour nous ici par rapport à l'Asie ». Le pays d'accueil pourrait être l'Allemagne, d'ailleurs Gelsinger a rencontré le ministre allemand de l'Économie, Peter Altmaier. Mais Intel lorgne également sur un des pays du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas).
Pénurie de semi-conducteurs
L'entreprise a annoncé un investissement massif pour déployer des capacités de production aux États-Unis : 20 milliards de dollars pour deux sites dans l'État de l'Arizona. Intel veut profiter de la prise de conscience des gouvernements américain et européen vis à vis de la pénurie actuelle de semi-conducteurs, et de la nécessité de retrouver leur souveraineté dans ce secteur extrêmement sensible.