L’insoutenabilité

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Par Charles Sannat Modifié le 22 juillet 2019 à 12h51
Smart Cities Evolutions Secteur Avenir
@shutter - © Economie Matin

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Voilà, ma série de l’été touche à sa fin, pour sa partie publique et gratuite consacrée à l’effondrement et je vais consacrer ces prochains jours à la fin de la rédaction de la lettre STRATEGIES du mois de juillet dans laquelle j’irai plus loin en vous proposant aussi bien quelques scénarii d’effondrement, qu’un calendrier indicatif évidemment, il ne s’agit pas de dire que tout s’effondrera le 32 juin deux mille trente-douze à 15h29. Je partagerai aussi les contours des conséquences et bien évidemment les solutions que l’on peut mettre en place. Bref, c’est un sujet passionnant, et la dernière réflexion que je voulais partager avec vous tous est autour de l’idée « d’insoutenabilité ».

Ray Dalio (le fondateur du plus gros fonds obligataire de la planète et de tous les temps), qui n’est pas né de la dernière pluie, vient de publier un papier de 14 pages (oui c’est long), en anglais en plus dont je suis en train de terminer la traduction que je vous livrerai dans la lettre STRATEGIES de juillet.

Son papier, passionnant est intitulé « Paradigm Shifts » ce qui peut se traduire par « les changements de paradigmes ».

Qu’est-ce un paradigme ?

Pour faire simple et efficace, un paradigme c’est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent du monde qui repose sur un fondement défini. Un paradigme économique va reposer par exemple sur des théories économiques admises et partagées par l’immense majorité comme étant LA vérité… jusqu’à ce que cette vérité change !

Prenez le cas de la représentation du monde, de la manière de voir les choses avant Galilée !! Et pourtant elle tourne. Il y a le « avant » et le « après ». Certaines représentations du monde ne durent que le temps d’adhérer à une autre, et je peux vous dire, que notre paradigme actuel qui consiste à produire massivement des choses dont on n’a pas besoin pour les consommer massivement en pourrissant tout, est un paradigme qui semblera vraisemblablement totalement stupide... C’est d’ailleurs le script et l’histoire que raconte ce court métrage utile pour alimenter le débat et les réflexions de tous. Mais allons plus loin et écoutons après Ray Dalio.

Identifiez les « insoutenabilités » !

« L’un de mes principes d’investissement est : identifiez le paradigme dans lequel vous vous trouvez, examinez si et comment il est insoutenable, et visualisez comment le changement de paradigme se produira lorsque ce qui est insoutenable s’arrêtera.

J’ai constaté que le point de vue consensuel est généralement plus fortement influencé par ce qui s’est passé relativement récemment (c.-à-d. au cours des dernières années) que par ce qui est le plus probable ».

Pour résumer deux idées qu’il développe dans son dernier papier, nous avons d’un côté ce que l’on pourrait appeler les « insoutenabilités » des systèmes et de l’autre, le principe de permanence.

Nous pensons que le paradigme dans lequel nous vivons, c’est-à-dire notre présent a toujours été, est et sera toujours. Cette idée de permanence induit très régulièrement aussi bien les peuples que les décideurs en erreur. La Ligne Maginot et la façon dont l’état Major français a mené en 1940 la même guerre avec les mêmes doctrines qu’en 1914 en est une illustration cuisante. En investissement, en économie, en politique, que ce soit dans la direction des affaires publiques, ou de nos affaires privées, il nous faut nous garder des dangers de la permanence et il nous faut identifier les insoutenabilités des systèmes qui mènent inévitablement à l’effondrement des paradigmes et à l’émergence de nouvelles représentations collectives.

Ray Dalio a évidemment identifié une partie des insoutenabilités qui nous menacent. Une partie seulement car, sa vision, aussi brillante soit-elle est à mon sens biaisée par son prisme très financier.

Nous faisons face pour la première fois à des insoutenabilités multiples. Si le passage d’un paradigme à un autre nécessite forcément un état transitoire dit de crise, le monde de demain peut être meilleur que celui d’aujourd’hui, car ce qu’il nous faut penser c’est évidemment les contours d’un paradigme économique soutenable en termes environnementaux, mais aussi en termes sociaux et humain.

Il ne tient qu’à nous tous de porter une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent du monde qui repose sur un fondement défini. Nos systèmes ne sont que des fictions imaginaires collectives que nous façonnons par nos propres pensées.

Pour ceux qui veulent s’abonner à la lettre STRATEGIES pour aller encore plus loin dans la réflexion sur l’effondrement ainsi que sur les solutions de protection (et soutenir le site) plus de renseignements ici.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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