Hausse de l'inflation, baisse du moral des ménages et des investissements : l'Insee a brossé le portrait d'une économie française fortement impactée par les conséquences de la guerre en Ukraine.
Devant les difficultés de l'exercice au vu des circonstances actuelles, l'Insee n'a pas voulu donner d'estimation de croissance pour cette année. Contrairement à la Banque de France qui, plus tôt cette semaine, s'est prêtée à l'exercice en planchant sur deux scénarios plus ou moins dégradés, qui donnent une croissance située entre 2,8% et 3,2%. En revanche, l'institut des statistiques a calculé les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'inflation : elle devrait atteindre 4,5% entre avril et juin, après 4% fin mars et 3,6% fin février.
Inflation galopante
Le « bouclier tarifaire » a permis de limiter la casse, sans ce dispositif gouvernemental qui limite la hausse des factures d'énergie, l'inflation aurait atteint 5% dès le mois de février. Cette augmentation des prix généralisée est mauvaise pour le pouvoir d'achat : il va reculer d'au moins 0,9% par rapport à 2021. Qui dit pouvoir d'achat en baisse, dit aussi moral en berne : « les enquêtes montrent une nette baisse du solde d’opinion sur le niveau de vie général en France », indique l'Insee. Cela se ressent sur l'idée, en baisse, que la période est propice pour l'achat de gros équipements ou de voitures.
Les investissements en recul
Les entreprises aussi baissent la voilure en raison du recul des soldes d'opinion. Selon l'Insee, « les conséquences économiques de la guerre risquent de conduire à une forme d’attentisme en matière de décisions d’investissement », et c'est d’autant plus difficile que les investissements sont déjà rendus plus coûteux par le renchérissement des matières premières. Le chômage devrait s'établir à 7,4% de la population active cette année.