Inquiétudes en Allemagne sur le krach obligataire

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Par Charles Sannat Modifié le 26 octobre 2017 à 11h07
Banques Europe Creances Douteuses Crise
cc/pixabay - © Economie Matin
71,2%La dette de l'Allemagne équivaut à 71,2 % du PIB.

L’Institut für Wirtschaftsforschung (IFO) est un important institut allemand de recherche économique qui publie, chaque mois, un indice de confiance des entreprises. L’indice IFO est calculé sur la base de questions posées à plusieurs milliers d’entreprises allemandes qui opèrent notamment dans le commerce de gros et dans la distribution au détail.

L’indice IFO est surnommé l’indice du « climat des affaires » outre-Rhin

Plus les gens sont confiants et optimistes dans les entreprises, plus cet indice est en hausse et inversement, plus les patrons sont déprimés plus cet indice est bas et le climat des affaires évidemment mauvais.
Ce qui est intéressant c’est que le Holger Zschäpitz, journaliste économique vedette du Welt en Allemagne (un quotidien), s’est « amusé » récemment, c’est-à-dire hier, à comparer cet indice du climat des affaires, le fameux IFO, avec les évolutions de la courbe des taux.

Une régularité des cycles du « moral » logique !

Ce qu’il veut y voir lui, c’est une corrélation qui, franchement, ne me frappe pas pour tout vous dire entre hausse des taux et indice IFO.
Je ne vois pas grand rapport entre ces deux paramètres, si ce n’est que jamais dans l’histoire ces deux courbes ont été aussi éloignées les unes des autres.

Comme vous pouvez le constater, les taux sont au plus bas… et le moral au plus haut. Bon, c’est vrai que de l’argent gratuit aide les entreprises souvent à voir les choses du côté positif.

Dans le cas de l’Allemagne, c’est surtout que l’industrie germanique a su jusqu’à présent profiter à plein de la mondialisation, qui n’a pas été dramatique pour les usines allemandes n’ayant pas fermé par milliers comme en France ou aux États-Unis grâce à un positionnement haut de gamme et au fait que les Chinois restaient encore loin derrière la « qualité allemande ».

Tout cela est en train de changer et les années qui viennent risquent d’être nettement moins favorables à l’industrie allemande, et je répète, encore une fois, que l’Allemagne va détester la mondialisation dans les 5 ans qui viennent car dans les 5 ans qui viennent, la Chine, qui a terminé sa montée en compétence, va accélérer sa montée en gamme.
Ce que nous montre ce graphique c’est que l’indice IFO n’a jamais été aussi haut avant chaque crise et qu’il va certainement chuter brutalement, car il ne reste jamais haut sur des plateaux stratosphériques très longtemps.

Ce que nous montre ce graphique, c’est qu’effectivement nous sommes sans doute à la veille d’un gros décrochage… et si ça décroche, c’est qu’il y aura une raison.
Et pour notre camarade journaliste économique en Allemagne, la raison pourrait être un krach obligataire.

Sur cette conclusion-là, je suis d’accord. Un krach obligataire serait de nature à ruiner le climat des affaires en Allemagne, mais il ruinerait aussi à peu près le monde entier et ravagerait un pays comme la France, endettée à plus de 100 % de son PIB. Des taux à 5 % en moyenne, ce qui est loin d’être élevé, coûteraient à notre pays plus de 100 milliards d’euros par an rien qu’en charge de la dette, c’est-à-dire en intérêts !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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