Ces derniers mois de pandémie ont forcé les entreprises à ré-évaluer leur business model et à être plus imaginatives dans leur approche commerciale. L’optimisation, la flexibilité et la résilience ont été au coeur de leur préoccupation, et ont remis d’actualité cette volonté de s’engager davantage pour l’environnement et le développement durable.
Au cours de la dernière décennie, ce sujet a pris une place de plus en plus importante au sein des entreprises : il est désormais au cœur des préoccupations dans tous les secteurs d'activité. Cette tendance a également été favorisée par la couverture médiatique autour du changement climatique et de nombreux engagements, tels que l'accord de Paris, qui ont suscité une prise de conscience de la part des entreprises et du grand public.
Dans cette économie de post-confinement, les entreprises profitent d'intégrer le développement durable au sein de leur infrastructure, et le présente à la fois comme un avantage commercial et environnemental.
Le développement durable ne consiste pas seulement à prendre des mesures pour réduire les émissions de carbone et la consommation de ressources. Il s'agit d'un état d'esprit. Quelle que soit la taille de l’entreprise, les services informatiques doivent réfléchir et mettre en place des solutions à impact positif sur les collaborateurs, la société et l'environnement, tout en s’assurant un développement prospère.
Les dirigeants doivent trouver un équilibre entre une demande croissante en informatique et une démarche responsable. Voici cinq conseils qui peuvent aider à concilier les deux priorités.
Réduire l'impact des données sur les ressources
Les données augmentent à un rythme exponentiel. Si elles représentent un atout puissant, un manque de stratégie autour de leur accumulation peut rapidement les transformer en un handicap. Actuellement, environ 10 % de l'électricité mondiale est utilisée pour alimenter l’informatique (ordinateurs, data centers, réseaux,…) et, à mesure que nous progressons vers un monde où le volume de données générées au niveau mondial devrait dépasser 180 zettaoctets à l'horizon 2025, la consommation d'électricité pourrait être multipliée rapidement.
L'impact énergétique va au-delà du simple aspect électrique. En effet la gestion des données peut avoir des conséquences sur une autre ressource clé : l'eau. Selon un rapport du département américain de l’Energie, un data center aurait en moyenne besoin d'environ 1,8 litre d'eau pour chaque kWh consommé, principalement pour la climatisation. C’est une quantité énorme qui ne fait qu'augmenter avec l’accroissement des volumes de données. Les entreprises doivent donc commencer à adopter des processus pour réduire considérablement leur consommation d'eau.
Pour cela, elles doivent analyser la gestion opérationnelle de leurs données au sein de leur infrastructure. L'abandon des modèles informatiques traditionnels peu rentables au profit d'une infrastructure plus performante et soucieuse des enjeux énergétiques est une première étape positive, et la technologie de refroidissement liquide dans les data centers pour réduire la consommation d'énergie jusqu’à 40 % est une solution.
Créer un cycle de vie circulaire des produits
Pour toute entreprise impliquée dans la gestion informatique, la notion d'économie circulaire a pris une place considérable. Cela vise à réduire l'utilisation de matériaux et d'énergie dans la fabrication des produits, puis à récupérer la plus grande partie possible des produits finis pour la réutilisation et le recyclage.
Dans le secteur informatique, les effets de l'économie linéaire sont particulièrement alarmants. Les déchets électroniques toxiques constitueraient un flux de déchets représentant plus de 57,4 millions de tonnes à l’année.
Pour réduire le risque de déchets nuisibles à l'environnement, le secteur doit placer la barre plus haut en termes de recyclage, de réutilisation ou de réparation de 100 % des équipements, pour éviter qu'ils ne finissent dans des décharges.
Il existe des modèles comme « Conception-Utilisation-Retour » qui couvre tous les aspects : depuis les emballages jusqu'à la reprise et la valorisation des produits, en passant par la fabrication et les opérations. Il inclut des services, garantissant une récupération des actifs et une élimination des données responsables.
Cette pratique doit s'étendre aux emballages que nous utilisons, en s’efforçant de privilégier des matériaux recyclés et à éliminer le plastique, en adoptant par exemple des matériaux plus durables comme la canne à sucre et le bambou. Il s’agit également de découvrir de nouveaux modes de fabrication pour accroître la durabilité des emballages, les entreprises doivent chercher à créer un mode de vie circulaire pour les produits.
Avoir des objectifs audacieux
Pour devenir une entreprise durable, il faut être responsable. Pour ce faire, vous devez mettre votre réputation en jeu, vous astreindre à des normes élevées et prendre cet engagement auprès de divers partenaires. Une fois que vous avez fixé publiquement vos objectifs, vous ne pouvez plus faire marche arrière.
Un autre moyen d'y parvenir est de s'engager dans des initiatives de durabilité reconnues par le secteur. Ces initiatives encouragent ceux qui s'engagent à revoir et à adapter leurs opérations en fonction de leurs obligations. L’initiative Science Based Targets (SBTi), toute première norme scientifique de réduction nette des émissions, fait partie de ces approches permettant une évaluation cohérente de la réduction des émissions d'une entreprise.
Mettre en place des mesures pour suivre les progrès
Désormais, l’écosystème autour de la technologie représente à lui seul près de 10% de la consommation d'électricité en France, Il est donc crucial pour les entreprises d'exiger une alimentation moins énergivore dans ce secteur et qu’elles apprennent à la contrôler et la mesurer.
L'éventail des mesures qui peuvent être suivies, comme l'utilisation de l'eau, la consommation électrique ou encore l'utilisation d'énergies renouvelables, offre de vastes possibilités d'économies d'énergie. Comprendre comment vous mesurez vos efforts en matière d'environnement et quels paramètres vous devez voir évoluer vous aidera à constater si vous progressez réellement.
Optimiser la chaîne d'approvisionnement
La chaîne d'approvisionnement a fait l'objet d'une attention particulière au niveau mondial ces derniers temps, et les datacenters par exemple, comme toute autre structure informatique complexe, dépendent de chaînes d'approvisionnement solides. Les pannes d'équipement dépendent d'une gestion robuste de la chaîne d'approvisionnement pour reconstituer les stocks.
Ces considérations ne sont pas seulement importantes du point de vue de la continuité des activités, mais aussi pour assurer une logistique économe en énergie et réduire le risque de gaspillage d'énergie dû à des temps d'arrêt imprévus. Les entreprises se tournent vers leurs chaînes d'approvisionnement pour favoriser la durabilité afin de réduire les coûts, de renforcer les activités et d'atténuer les risques environnementaux. Il s'agit notamment d'intégrer des méthodes de transport comme le train à la place de l'avion et de réduire la distance parcourue par les produits le long de la chaîne d'approvisionnement. En répartissant la production dans des installations plus locales, les entreprises peuvent réduire le nombre d'étapes nécessaires pour acheminer le produit de l'usine jusqu’au client et réduire ainsi la consommation de carburant.
Prendre ses responsabilités
Avoir une approche axée sur le développement durable dans toutes ses activités est primordiale. Notre objectif à tous est de construire un avenir meilleur où une technologie plus intelligente continuera à donner du pouvoir à chacun, et cet objectif ne peut être atteint sans avoir un impact positif sur la société et notre planète.
En adoptant une vision globale de la durabilité, les entreprises reconnaissent qu'il n'existe pas de domaine ou de stratégie unique permettant de réduire les émissions de carbone à grande échelle comme chacun le souhaiterait. Il s'agit d'un processus constant d'amélioration et de la responsabilité de chacun - à la fois de l’entreprise et des collaborateurs-.