Début avril 2020 on annonçait plus de 8000 décès (y compris les Ehpads) en France à cause du virus depuis le début de l’épidémie.
Lundi 6 avril une radio très connue, expliquait que depuis trois jours le nombre de patients en réanimation diminuait sensiblement, démontré aussi la veille à la télévision avec graphique. Quelques minutes après, il est annoncé que le pic arrivera normalement dans quelques jours !
Dans les hôpitaux les patients en réanimations étaient 6978, le 05 avril avec 390 entrées, 502 samedi 04, 641 vendredi 03 et 729 jeudi 02. Depuis le 1er avril le nombre de lits nécessaire chaque jour est un peu moins élevé que la veille. Pour les décès il en est de même : 357 dimanche, 441 la veille...
Alors le pic est-il arrivé et même dépassé ou pas ?
Personne n’ose certainement le dire : démotivation, relâchement du confinement ?
Des infos comme cela il y en a eu à foison.
Pourquoi ne pas avoir annoncé le nombre de décès dans les Ehpads, maisons de retraite ? Par difficultés de comptage ou pour ne pas affoler nos concitoyens ?
Sur les masques, on a presque tout entendu. Le nombre de titres de journaux sur la pénurie de masques a été exceptionnel, mais aussi sur le port ou non de ce masque et pour qui ?
Autre controverse sur les masques : « Si nous avons dit que les masques étaient inutiles, c’était pour obliger les Français à apprendre à se laver les mains ». Cette citation aurait été prononcée par la députée LREM Anne Genetet lors de son passage sur Cnews, selon un post Facebook viral. Si l'élue est bien intervenue sur la chaîne le 31 mars pour évoquer la question des masques de protection face au coronavirus, la citation déforme grossièrement ses propos. 20 Minutes a fait le point avec les précisions d'Anne Genetet pour remettre ses propos dans le contexte.
La question de la gestion, par le gouvernement, des stocks de masques et de ses recommandations sur leur utilisation, a toutefois connu d’importantes omissions ou changements notables au fil des mois, comme le souligne « Mediapart » dans son enquête dénonçant un « mensonge d’Etat ».
Avec la chloroquine, on est arrivé à son comble depuis que le Professeur Raoul du CHU de la Timone à Marseille, a annoncé que la chloroquine pouvait sauver rapidement des vies humaines. Ce fut la déferlante de professionnels interrogés par les médias. C’est à celui qui trouverait le plus rapidement possible le super spécialiste qui approuverait ou non son utilisation. Jusqu’à des députés, maires et autres notables qui ont pris la parole en prenant position pour son utilisation immédiate.
Puis ce fut le tour des tests. Sont-ils nécessaires ou non, réservés au pré-malades ? Puis autorisés à Marseille. Pourquoi ? Il est question de les généraliser contrairement à ce qui avait été annoncé préalablement. Il existe un test mais long au niveau de l’utilisation et des résultats. D’autres arrivent plus rapides, ils ne pourront pas être produits en nombre très rapidement.
Pour mieux comprendre la situation, Capital a interrogé Valéry Perinet, P-D-G de la Société Atothis, l’une des six entreprises françaises habilitées à distribuer les kits de tests au Covid-19. Basée à Saint-Jean-de-Vedas dans l'Hérault, Atothis est partenaire du groupe franco-anglais Novacyt, spécialiste mondial du cancer et des maladies infectieuses, et fabricant du premier test rapide de dépistage du coronavirus Covid-19.
« En France, nous avons un système de santé qui prend toutes les garanties et toutes les précautions, ce qui est certainement une bonne chose, mais lorsqu'on vit une situation de crise comme celle d’aujourd’hui, il faudrait pouvoir être moins procédurier afin d'agir plus rapidement... Les autorités n’ont donné la possibilité de tester aux laboratoires et aux CHU, qu’à partir de la phase 3 ».
Et pendant ce temps les pays étrangers ont passé de telles commandes que nous sommes complètement en pénurie mondiale.
« Si les moyens de dépistages manquent en France, peut-on conclure que les chiffres de contaminés sont très en-dessous de la réalité ? Malheureusement, c’est ce qu’on peut craindre puisqu’on ne détecte pour l’instant (sauf arrivée massive de vaccins rapides à mettre en œuvre) que les cas graves qui relèvent de l'admission à l'hôpital ».
Pour terminer, les fake news qui inondent la toile sont plus irréelles les unes que les autres : Entre la théorie du complot, aux conseils de prévention, théories conspirationnistes, récupérations politiques, traitements inappropriés, la propagation éclair diffuse de fausses informations en tout genre. Il est vrai qu’en période de confinement, nous avons le temps de lire, écouter, cogiter, communiquer et diffuser bien plus que de coutume.
Bon courage
NOTA : Au dernières nouvelles. Alors que depuis 6 jours, il y avait une continuelle baisse, ce lundi 6 avril le chiffre est reparti nettement à la hausse avec 833 décès (Ehpads comprises) !
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