Les bouleversements dus au Covid, une inflation naissante ont déclenché un certain désordre mondial qui dérange nos concitoyens dans leur vie quotidienne, leur pouvoir d’achat…
En période électorale, l’état s’est senti obligé de prévenir la grogne en octroyant une prime. Certains entrepreneurs ont suivi en prévoyant primes et hausse de salaires.
La « crise » des gilets jaunes est encore dans les têtes de tous et la peur d’embrasement reste toujours en suspend.
Qu’est-ce qui a pu opérer ce changement de mentalité de certains de nos concitoyens ?
Et pourtant dans des périodes antérieures, il y a eu des situations bien pires. Prenons l’inflation et son évolution depuis un siècle.
Le record a été établi en 1948 avec 58,7%, 1946 = 52,6%, 1945 = 48,5%, 1951= 16,2%, 1958 = 15,1%, 1974 = 13,8%, 1980 = 13,8%, 1981 = 13,6%, à partir de cette dernière date, l’inflation s’est réduite progressivement pour atteindre moins de 4% en 1986. Depuis 1992, elle s’est maintenue sous la barre des 3% et même moins de 2% en 1994, sauf un seul rebond en 2008 à 2,7%. Soit 35 années avec une faible inflation. Une personne née en 1986 aura toujours été « bercée » par une faible inflation « rassurante ».
Les anciens qui ont connu des inflations à des taux extraordinairement élevés, sont surpris des réactions de plus en plus vives d’un nombre croissant de contestataires.
Dans les années 1900, malgré ces taux élevés qui ont déstabilisé toute l’économie, diminué le pouvoir d’achat, nos concitoyens sont restés relativement résignés. La seule révolte importante s’est située en 1968, année de référence pour les militants, qui a engendré ensuite une hausse des salaires mais aussi une très forte inflation approchant les 14%.
De même au début du septennat Mitterrand, les grandes largesses sociales dont une forte hausse du Smic ont provoqué une importante poussée d’inflationniste et surtout trois dévaluations (juste après une à son arrivée) qui ont miné le pays et fortement diminué le niveau de vie.
Les seuls gagnants ont été ceux qui ont investit dans les années 70/85 avec prêt à taux fixe finissant avec des remboursements modiques.
Une partie de nos concitoyens ne croit plus en rien, encore moins aux élus et surtout ceux qui gouvernent. Les réseaux sociaux ont fortement amplifié cette tendance. De nombreux sites, associations, médias numériques se sont créés déversant toute leur rancœur et poussant les plus « faibles, fragiles, exaspérés ou révoltés » à des actes incompréhensibles notamment vers les institutions, les représentants de l’ordre ; maires, gendarmes, police…
Actuellement, ce sont les « convois de la liberté » qui veulent bloquer les capitales ou les lieux de pouvoir (Europe en ce qui nous concerne) pour dénoncer le complotisme des élus ou même des dirigeants de santé.
Analyse de la situation
La crise COVID a bouleversé tout le système économique et financier
Une baisse de production et d’achats dans certaines branches, telle l’automobile...
Une épargne qui a flambé, un pactole dopé par la crise
La pénurie de semi-conducteurs qui a engendré des arrêts de production
La forte reprise en premier dans le bricolage (les Français confinés avaient du temps libre) a engendré des pénuries de bois, métal, composants…De nombreux chantiers ont été retardés, voire arrêtés
Une très forte reprise économique mondiale après la chute de 2020
Conclusion :
On a tous les ingrédients et même plus qu’il n’en faut pour repartir sur une période d’inflation, et même de hausse de salaires, avec quelle intensité et quelle durée. Malin celui qui pourra donner les véritables perspectives.
Il faut rappeler comme vous l’avez vu sur le graphique ci-dessus, nous avons eu 30 ans de forte inflation, suivi de 35 ans de faible inflation.
Nous devrions relativiser, la France a le taux d’inflation dans les plus bas d’Europe (pire aux Etats-Unis). C’est la Pologne qui avec 6,8% a le taux le plus haut, soit 2,72% de plus que la France !
Une chance, les instruments financiers ont changé notamment les banques centrales qui gèrent très différemment la finance mondiale, en n’hésitant pas à injecter de la monnaie pour maintenir l’inflation à des taux raisonnables, en rachetant des milliards d’actifs (le QE : Qantitive Easing)* ou en régulant les taux de crédit pour ne pas trop imputer le pouvoir d’achat.
* Le QE = Quantitatif Easing
L'opération consiste à inonder les marchés financiers de liquidité en rachetant tous les mois des dizaines de milliards d'euros d'actifs. Cette intervention a remodelé le paysage financier en profondeur. La BCE s'apprête à mettre un terme définitif aux achats d'actifs. Au total, la BCE a acheté pour 2.562 milliards d'euros d'actifs depuis mars 2015.