Le Haut Conseil des Finances Publiques (HCFP) s’est penché, comme à son habitude, sur le Projet de Loi de Finances Rectificative 2021. Le gouvernement a en effet un peu revu ses prévisions, notamment à la suite des données très positives sur la croissance ou encore l’emploi. Mais concernant l’inflation, le HCFP estime que l’exécutif n’a pas été réaliste, tout particulièrement pour 2022.
L’inflation en 2022 : 1,5% pour le gouvernement, probablement plus
L’inflation, soit les prix à la consommation, est en forte hausse depuis la réouverture de l’économie. Elle a dépassé 2% entre novembre 2020 et septembre 2021, entraînant une hausse du SMIC, mais le gouvernement ne semble pas enclin à relever ses prévisions. Pour 2021, selon le texte de la loi de finances rectificative 2021 analysé par le Haut Conseil des Finances publiques (HCFP), c’est encore et toujours la prévision de l’Insee (un inflation à 1,5% en 2021) qui est utilisée.
Cette prévision, le HCSP la juge toutefois « probable », et ce malgré la forte hausse des prix de l’énergie, notamment du pétrole, que connaît la Bourse et donc les ménages.
Par contre, le HCFP estime que la prévision du gouvernement pour l’inflation 2022 est « trop basse ». Dans sa loi de finances rectificative, l’exécutif n’a opéré aucun changement sur les prévisions d’inflation, maintenant là aussi 1,5% sur l’année pour 2022. Or, selon le HCFP, la hausse des prix de l’énergie couplée à l’amélioration sur le front de l’emploi et de la croissance pourrait conduire à une inflation 0,5% supérieure à celle estimée par le gouvernement, soit une inflation de 2% en 2022.
La croissance dépassera les prévisions du gouvernement en 2021
L’analyse par le HCFP du projet de loi de finances rectificative revient également sur la croissance, en forte hausse là-aussi. Le gouvernement a en effet revu celle-ci, révisant sa prévision de 6% à 6,25% pour 2021, mais maintenant la prévision de croissance pour 2022 à 4%.
Pour 2021, cette prévision sera potentiellement surpassée : l’Insee a estimé, le 29 octobre 2021, que l’acquis de croissance pour la France à la fin du troisième trimestre 2021 était déjà de 6,6%. Une bonne nouvelle : le gouvernement a déjà déclaré que le surplus de gains sera dédié à la baisse de la dette.
Pour 2022, le Haut Conseil des Finances Publiques juge l’estimation du gouvernement de 4% de croissance sur l’année « plausible ».