Inflation ou déflation ? Le message contradictoire du marché obligataire

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Par Simone Wapler Publié le 23 juillet 2016 à 5h00
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@pixabay - © Economie Matin
+ 1,6 %Au premier trimestre 2016, la FBCF totale accélère de +1,6 %

Des taux d’intérêt nuls et des taux d’intérêt négatifs n’envoient pas du tout les mêmes signaux aux investisseurs.

Dans notre monde où la monnaie est créée à volonté par les banquiers centraux, des taux nuls nous indiquent que le crédit est très abondant. Mais ce n’est pas un crédit adossé à de l’argent réel, déjà gagné. Il ne s’agit pas vraiment d’un excès d’épargne.

Tous ceux qui ont un accès facile au crédit vont se retrouver en concurrence pour leurs achats. Des taux nuls signalent donc inflation (renchérissement) à l’horizon de tous les actifs convoités par ces privilégiés. C’est ainsi que nous avons vu les marchés d’actions et obligataires progresser sans commune mesure avec les résultats des entreprises, de nouvelles bulles se former dans l’immobilier commercial ou même d’habitation.

Qui sont les privilégiés du crédit facile ? Les banques d’investissement et les grandes entreprises internationales bien notées par les agences de crédit ; ceux qui gravitent dans le premier cercle des banques centrales. Pour l’investisseur particulier et l’épargnant ordinaire, qui n’a pas accès aux mêmes facilités, des taux nuls signifient simplement qu’il paie tout trop cher puisque son vrai argent se retrouve en concurrence avec le faux émis par les banques centrales.

Le message très inquiétant des taux négatifs : déflation à l’horizon

Des taux négatifs ne sont pas la simple prolongation des taux nuls qui passeraient sous zéro. Ils envoient un message très différent.

Les taux négatifs nous indiquent deux choses. En premier lieu, ceux qui gèrent de l’argent réel – confié par des épargnants qui l’ont vraiment gagné – ne trouvent pas d’investissement attractif. En deuxième lieu, ces gérants préfèrent payer pour que l’argent qu’on leur a confié soit conservé par des gouvernements qu’ils jugent fiables plutôt que de le laisser dans des banques. Des taux négatifs signalent donc déflation à l’horizon. Par déflation, comprenez destruction de valeur, crise financière et bancaire. C’est un message effrayant et totalement anormal.

En réalité très peu de monde dans les sphères gouvernementales comprend les mécanismes financiers actuellement à l’oeuvre.

Mais pour nous qui savons à peu près ce qui se trame et que ces expériences inédites se termineront mal, que faire ? Vous devez prendre les devants et ne pas subir ce que vous proposera votre assureur qui ne pourra pas résister longtemps à la pression des taux négatifs.

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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