Santé : les délais d’attente pour les rendez-vous médicaux varient considérablement d’un territoire à l’autre

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Par Laure De Charette Modifié le 16 octobre 2015 à 7h32
Loi Sante Medecins Marisol Touraine
@shutter - © Economie Matin
8%Seuls 8% des médecins exercent en zone rurale

Certains territoires ne sont guère attirants pour des médecins ayant fait près de dix ans d'étude. S'installer dans le Larzac pour un gastro-entérologue ? En Lozère quand on est radiologue ? Pas gagné. Résultat : certains patients de province doivent parfois attendre plus de deux fois plus longtemps pour décrocher un rendez-vous médical qu'à Paris. Une véritable inégalité territoriale face à la santé !

Et le désert (médical) avance

Selon une étude publiée sur le site Mutuelle.com, les délais d'attente pour un rendez-vous chez un médecin spécialiste sont très variables selon les catégories et les départements.

Sans surprise, c'est à Paris que les délais d’attente sont les plus réduits. Un habitant de la Loire doit ainsi patienter, en moyenne, un nombre de 327 jours pour voir un ophtalmologiste, soit près de 11 mois ! Alors qu'à Paris intra-muros, cela prend moins d'un mois dans de nombreux arrondissements. Même chose en Corse du Sud, où il ne faut patienter que 12 jours avant de pouvoir consulter un docteur des yeux.

Toutes spécialités confondues, les régions les plus frappées par la désertification médicale sont le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire ou encore la Saône-et-Loire.

"A la campagne, il vaut mieux être une vache qu’un homme" !

Quant aux spécialités, ce sont les ophtalmologistes qui ont les délais d’attente les plus longs. En moyenne, il faut attendre 109 jours, soit près de 4 mois, pour en consulter un.

En revanche, les spécialistes les plus rapidement disponibles sont les radiologues : 6 jours d’attente seulement en moyenne.

La désertification médicale touche de plus en plus de régions, de départements et d'agglomérations. Les banlieues difficiles comptent trois fois moins de médecins que la France urbaine. Et seuls 8% des médecins exercent en zone rurale. Si rien n’est fait, la fracture sanitaire entre le nord et le sud du pays, mais aussi entre la ville et la campagne, risque de s’aggraver. Déjà en mars 2009, lors de la discussion sur la loi HPST à l’Assemblée nationale, un député UMP s’était écrié : "A la campagne, il vaut mieux être une vache qu’un homme" !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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