La réduction des inégalités et le financement de l’éducation demeurent des enjeux primordiaux

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Par OCDE Modifié le 24 novembre 2015 à 14h42
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@shutter - © Economie Matin
5,3%En moyenne, les pays de l?OCDE ont consacré 5.3 % de leur PIB à l?éducation en 2012

Les gouvernements doivent s’attaquer aux inégalités qui persistent dans l’éducation et s’attacher à corriger les inefficiences de leur système éducatif pour faire que chaque enfant, quel que soit son milieu d’origine, puisse réaliser pleinement son potentiel et bénéficier d’une éducation de qualité, d’après un nouveau rapport de l’OCDE.

Regards sur l’éducation 2015 met en lumière les progrès rapides accomplis dans le développement de l’éducation au cours des 25 dernières années, avec 41 % des 25-34 ans qui sont désormais diplômés de l’enseignement supérieur. Cela étant, les inégalités perdurent dans l’éducation et ont de sérieuses conséquences pour les marchés du travail et les économies. En 2014, moins de 60 % des adultes de niveau d’études inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire exerçaient un emploi, contre plus de 80 % des diplômés de l’enseignement supérieur.

Les inégalités du système éducatif ont également une incidence sur les rémunérations puisque les adultes ayant atteint le niveau de l’enseignement supérieur ont 23 pour cent plus de chances de figurer parmi les 25 % d’adultes les mieux rémunérés que ceux diplômés du deuxième cycle du secondaire.

« Le rêve d’une ‘éducation de qualité pour tous’ n’est pas encore une réalité », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría lors du lancement de ce rapport à Paris. Et de poursuivre : « l’absence d’une éducation de qualité constitue la forme d’exclusion sociale la plus dure en tenant les individus à l’écart de la croissance économique et du progrès social ». Lire le discours en anglais seulement.

Les inégalités de la formation initiale continuent de se ressentir toute la vie durant, notamment dans l’accès des individus à l’éducation et la formation tout au long de la vie : 60 % environ des actifs les plus qualifiés bénéficient ainsi de formations parrainées par leur employeur, contre seulement 26 % des ouvriers et employés non qualifiés.

Cette nouvelle édition de Regards sur l’éducation fait également la lumière sur les difficultés que rencontrent les gouvernements dans le financement de l’éducation. Le PIB est reparti à la hausse entre 2010 et 2012 dans la plupart des pays et pourtant, les dépenses publiques affectées aux établissements d’enseignement, du primaire au supérieur, ont diminué dans plus d’un pays de l’OCDE sur trois dont l’Australie, leCanada, l’Estonie, la France, la Hongrie, l’Italie, le Portugal, la Slovénie, l’Espagne et les États-Unis.

Parmi les coupes budgétaires pratiquées dans l’enseignement primaire et secondaire, la plupart des pays ont choisi de réduire le salaire des enseignants plutôt que d’augmenter les effectifs par classe. Toutefois, certains éléments de l’enquête PISA de l’OCDE montrent que les pays les plus performants, à l’image de la Finlande, du Japon ou de la Corée, font primer la pédagogie et les enseignants sur les infrastructures et les effectifs par classe.

Le nombre de pays de l’OCDE ayant privilégié une augmentation des salaires en termes réels est en repli à environ un sur deux entre 2008 et 2013. En moyenne dans l’OCDE, les enseignants du préprimaire et primaire perçoivent 78 % du salaire d’un actif à temps plein, au niveau de formation comparable ; les enseignants du premier cycle du secondaire sont payés 80 % de ce salaire de référence, et 82 % pour leurs homologues du deuxième cycle du secondaire.

Avec des rémunérations aussi peu compétitives, il est plus difficile d’attirer les candidats les plus doués vers la profession d’enseignant, et ce d’autant plus que la profession vieillit puisque 35 % des enseignants du secondaire étaient âgés d’au moins 50 ans en 2013. Ce pourcentage a gagné trois points entre 2005 et 2013. L’augmentation a été de 10 points au moins en Grèce, en Corée, au Portugal et en Slovénie, et de 19 points en Autriche.

Regards sur l’éducation livre des statistiques nationales comparables, qui mesurent l’état de l’éducation dans le monde. Le rapport analyse le système éducatif de 34 pays membres de l’OCDE et des pays suivants : Argentine, Brésil, Chine, Colombie, Costa Rica, Inde, Indonésie, Lettonie, Lituanie, Fédération de Russie, Arabie Saoudite et Afrique du Sud.

Principaux résultats

Niveau de formation

· Quelque 85 % des jeunes d’aujourd’hui devraient être diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire au cours de leur vie. Dans la totalité des pays, les jeunes femmes sont désormais plus susceptibles que les jeunes hommes d’y parvenir. L’écart hommes-femmes le plus flagrant est observé en Slovénie, où 95 % des jeunes femmes devraient obtenir un diplôme de fin d’études secondaires, contre seulement 76 % des jeunes hommes (indicateur A2).

· Environ 41 % des jeunes de 25-34 ans dans les pays de l’OCDE ont désormais une formation de niveau universitaire. Ce pourcentage est de 16 points supérieur à celui des 55-64 ans de niveau d’études comparable. L’écart excède 20 % dans de nombreux pays (indicateur A1).

· Le nombre d’étudiants inscrits en dehors de leur pays d’origine a considérablement augmenté, passant de 1.7 million dans le monde en 1995 à plus de 4.5 millions (indicateur C4). Quelque 27 % des étudiants des pays de l’OCDE diplômés pour la première fois d’un programme de doctorat en 2013 étaient des étudiants internationaux, contre 7 % seulement des étudiants ayant décroché une licence (indicateur A3).

· En moyenne, 83 % des diplômés de l’enseignement supérieur exercent un emploi, contre 74 % des diplômés de fin d’études secondaires ou de l’enseignement post-secondaire non universitaire et 56 % des diplômés n’ayant pas atteint le deuxième cycle du secondaire (indicateur A5).

Dépenses d’éducation

· Les pays de l’OCDE consacrent, en moyenne, 10 220 USD par élève et par an de l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur : 8 247 USD par élève du primaire, 9 518 USD par élève du secondaire et 15 028 par étudiant de l’enseignement supérieur (indicateur B1).

· La part du secteur privé dans le financement de l’enseignement supérieur a augmenté depuis une dizaine d’années. Deux tiers environ des financements privés dans le supérieur proviennent des droits de scolarité acquittés par les ménages. Ces droits sont supérieurs à 2 000 USD dans plus de la moitié des pays pour lesquels on dispose de données et excèdent 4 000 USD en Australie, au Canada, en Corée et en Nouvelle-Zélande, 5 000 USD au Japon et 8 000 USD au Royaume-Uni et aux États-Unis (indicateur B5).

· En moyenne, les pays de l’OCDE ont consacré 5.3 % de leur PIB à l’éducation en 2012, du primaire au supérieur (en incluant les programmes non affectés par niveau d’enseignement). Le secteur public finance à 83.5 % l’ensemble des dépenses affectées aux établissements du niveau primaire au niveau supérieur. Les financements publics de l’éducation ont diminué dans plus d’un pays de l’OCDE sur trois entre 2010 et 2012, parmi lesquels l’Australie, le Canada, l’Estonie, la France, la Hongrie, l’Italie, le Portugal, la Slovénie, l’Espagne et les États-Unis (indicateurs B2 et B3).

Éducation préscolaire

· Dans la plupart des pays de l’OCDE, l’éducation commence désormais bien avant l’âge de 5 ans pour la plupart des enfants. Quelque 74 % des enfants de 3 ans sont scolarisés dans l’OCDE, ce chiffre étant de 80 % dans les pays de l’OCDE membres de l’Union européenne (indicateur C2).

· Les taux de scolarisation dans l’enseignement pré-primaire des enfants de 3 ans sont passés de 52 % en 2005 à 72 % en 2013, et de 69 % à 85 % pour les enfants de 4 ans pour la même période. Les taux de scolarisation des enfants de 4 ans ont augmenté de 20 % au moins en Australie, au Chili, en Corée, au Mexique, en Pologne, dans la Fédération de Russie et en Turquie entre 2005 et 2013 (indicateur C2).

· Plus de la moitié des enfants inscrits dans des programmes de développement de la petite enfance fréquentent des établissements privés. La charge financière incombant aux parents peut être lourde, même en cas de subventions publiques (indicateur C2).

Dans la classe

· Les élèves reçoivent en moyenne 7 570 heures d’enseignement obligatoire du primaire à la fin du premier cycle du secondaire. Les élèves danois sont ceux qui en reçoivent le plus, avec plus de 10 000 heures, les élèves hongrois en recevant le moins, avec moins de 6 000 heures (indicateur D1).

· Les effectifs moyens par classe en primaire dans les pays de l’OCDE sont de 21 élèves, et de 24 élèves dans le premier cycle du secondaire. Plus les classes sont chargées, moins les enseignants consacrent de temps à enseigner et plus ils en passent à maintenir la discipline : on estime que chaque élève supplémentaire par rapport à un effectif de classe moyen entraîne une diminution de 0.5 point du temps passé à l’enseignement et à l’acquisition des connaissances (indicateur D2).

· La rémunération réglementaire des enseignants de 15 ans d’ancienneté s’établit en moyenne à 41 245 USD dans le primaire, 42 825 USD dans le premier cycle du secondaire et 44 600 USD dans le deuxième cycle du secondaire (indicateur D3).

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

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