Si le gouvernement a montré une certaine volonté de réduire les inégalités salariales hommes-femmes en France, l’impact de sa politique tarde à se faire sentir. Et contrairement à ce qui devrait se passer, en 2021 les inégalités salariales entre les deux sexes sont plus importantes qu’en 2020. Ainsi, dès ce 3 novembre 2021, les femmes travaillent « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année.
Les femmes gagnent toujours 16,5% de moins que les hommes
C’est le collectif féministe Les Glorieuses qui lance, une nouvelle fois, l’alarme : dès ce 3 novembre 2021 à 9h22 très précisément, et jusqu’au 31 décembre 2021 à minuit, le travail des femmes est gratuit. La raison ? Une inégalité salariale qui leur fait gagner, selon les données Eurostat citées par Les Glorieuses, 16,5% de moins que les hommes, à travail égal. 16,5% d’une année, donc, les femmes ne sont pas rémunérées pour leur travail… et ces 16,5% commencent le 3 novembre 2021 à 9h22.
La situation, souligne le collectif féministe, a même empiré. En 2020, toujours selon les données Eurostat, l’écart de salaire pour le même travail entre un homme et une femme était de 15,5%. Loin de se résorber, l’inégalité salariale s’est amplifiée, notamment à cause de la crise sanitaire mais aussi à cause d’une politique publique inefficace.
Trois propositions pour lutter contre l’inégalité salariale
Alors que les candidats à la Présidentielle 2022 commencent leur campagne, Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter Les Glorieuses en 2015, offre trois propositions qui, implémentées, aideraient à réduire fortement l’inégalité de salaires entre les sexes.
En premier lieu : une politique simple. Les marchés publics, les subventions publiques et les prêts garantis par l’État doivent être conditionnés à l’égalité salariale. Une politique efficace à coût zéro… mais qui risque de ne pas être écoutée par le gouvernement ; ce dernier n’a demandé aucune garantie pour les PGE, pas même des garanties concernant l’emploi ou le paiement des impôts.
Autre mesure proposée par Rebecca Amsellem : une revalorisation des salaries dans les secteurs où les femmes sont majoritaires, comme les infirmières (90,4% des travailleurs), les sages-femmes (87,7%) ou encore les enseignants (65,7%).
Modifier le congé paternité et le congé maternité pour inciter les deux parents à prendre de manière égale et égalitaire : l’obligation tacite qui est faite à la mère de prendre un congé maternité plus long (le congé paternité en France étant de quelques jours seulement) pèse en effet en fin de carrière sur la rémunération des femmes.