Faut-il continuer de produire de l’acier en France ?

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Par Bernard Creton Modifié le 16 novembre 2012 à 5h17

Commençons par quelques chiffres pour indiquer ce que représente l’industrie sidérurgique française, à l’heure actuelle. La production française d’acier brut s’est élevée en 2011 à 15,7 millions de tonnes, soit respectivement 9% et 1% des productions européenne et mondiale ; ce niveau est d’environ 20% inférieur au niveau moyen de production sur la période 2003-2007. En 2012, la production française d’acier brut devrait être voisine de celle de 2011 ; toutefois, la consommation apparente d’acier devrait être en retrait de près de 10% par rapport à 2011.

L’industrie sidérurgique française fournit environ 24 000 emplois directs, valeur qui grimpe à environ 55 000 en incluant la première transformation et la distribution. A cela s’ajoutent les emplois indirects générés par la filière ainsi que les emplois induits dans des filières comme la récupération et le recyclage des produits en acier, source de matières premières secondaires.

L’industrie sidérurgique comme d’autres industries de base est indispensable en France comme en Europe pour assurer croissance et prospérité. Elle a un rôle essentiel dans l’économie car l’acier constitue un élément fondamental pour différentes chaînes industrielles de création de valeur ; elle est en étroite relation avec divers secteurs industriels comme la construction, l’automobile ou la mécanique. La coopération avec ces secteurs utilisateurs d’acier a conduit à créer des réseaux de recherche qui ont permis des innovations comme le développement d’aciers à hautes performances permettant la réduction du poids des automobiles.

Une industrie sidérurgique forte constitue la moelle épinière des industries aval et peut aider l’Europe à sortir de la crise actuelle.

Un certain nombre de désavantages pèsent toutefois sur les industries sidérurgiques française et européenne, par rapport à leurs compétiteurs des pays tiers, tels le manque de flexibilité du travail, des coûts salariaux élevés, les politiques publiques en matière de climat, d’énergie et d’environnement, l’absence de règles équitables pour le commerce international et constituent autant de menaces pour cette industrie.

Il est d’une importance fondamentale de ne pas altérer de façon supplémentaire la compétitivité du secteur et d’adresser les problématiques évoquées ci-avant en maintenant en particulier l’accès à une énergie compétitive et en évoluant vers une réglementation environnementale équitable vis à vis des compétiteurs hors Europe. Ceci peut être atteint grâce à des politiques industrielles fortes et appropriées tant au niveau français qu’européen.

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Délégué général de la Fédération Française d'Acier

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