Après avoir posé en marinière pour soutenir le Made in France, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, frappe à nouveau un grand coup... Il s'est fendu d'une vidéo vantant les mérites de « La nouvelle France industrielle » pour accompagner la présentation faite hier des 34 plans de la nouvelle politique industrielle française.
La France était une grande puissance industrielle...
« La France se réinvente », « La France a donné au monde la locomotive à vapeur, l'automobile, le deux-roues motorisé, le cinéma, la médecine moderne, la radioactivité » : sur fond d'images d'archives en noir et blanc, on voit tour à tour des fleurons tricolores en pleine ébullition : Renault, Airbus, SNCF...
Au moment d'évoquer les « épreuves » traversées par l'Hexagone, et dieu sait quelles sont nombreuses vu le délabrement de certains pans de notre industrie aujourd'hui, surprise ! Exit les erreurs de nos gouvernants, de nos chefs d'entreprise, de nos syndicats, bref pas de mea culpa, seulement des images montrant Wall Street (le krach boursier de 1929), la Seconde guerre mondiale et Lehman Brothers (la chute du géant bancaire américain en 2007). En somme, la désindustrialisation de la France serait exclusivement liée à des évènements extérieurs, mondiaux, indépendamment de ses faiblesses intrinsèques. Mais alors comment expliquer, entre autres exemple, qu'en Allemagne, les usines se portent bien et que l'industrie ait représenté 25,8 % de son PIB en 2012 ?!
"La France se relève"... vraiment ?!
Ensuite, à Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy, les équipes d'Arnaud Montebourg ont préféré Charles de Gaulle, appelant à la création d'« un grand Etat industriel » sous peine de « se résigner au déclin », et François Hollande, qui apparait en grand maitre d'œuvre du redressement industriel de la France. « La France se relève, la France se réinvente ». On voudrait tant y croire...
Hier, le chef de l'Etat a présenté son projet de « reconquête industrielle », se déclinant en 34 plans de soutien à différentes filières jugées prometteuses, comme nous l'expliquons ici. Objectif : redevenir compétitif, alors que la France se classe désormais au 23ème rang mondial en la matière d'après le dernier classement Davos, son pire classement depuis la création de l'étude il y a trente ans.