[Mise à jour le 16/12] : l'Assemblée Nationale a approuvé en seconde lecture la réforme, mais le plafond d'indemnisation sera fixé à 7 chevaux fiscaux et non 6. Ce qui ne change pas fondamentalement le problème évoqué ci-dessous.
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Cette mesure va gravement pénaliser les commerciaux, dont la performance est liée à la capacité à se déplacer pour promouvoir leurs produits, signer des contrats et soutenir ainsi l’activité économique de notre pays.
En cette période de crise grave et profonde, toute nouvelle mesure visant à accroître la fiscalité des entreprises ou de leurs collaborateurs est une orientation qu’il faut dénoncer et combattre.
Des voitures familiales grand public de motorisation moyenne, comme une simple Renault Laguna ou une Peugeot 3008 dépassent allègrement les 6 chevaux fiscaux et seront donc les premières touchées. Cela va d’abord pénaliser tous les salariés qui n’ont pas les moyens d’avoir une voiture spéciale pour le travail, de 6 chevaux ou moins, et une voiture pour les trajets familiaux.
Pour un commercial qui effectue 40 000km par an pour ses rendez-vous professionnels avec un véhicule de 10CV (exemple, une Renault Laguna 2.0 Dci), ce seront 3 320 euros de frais kilométriques qu’il ne pourra ainsi plus déduire de ses revenus ! Cette remise en cause du principe même de la déduction des frais réels va pénaliser les travailleurs en général et les commerciaux en particulier qui passent plusieurs heures par jour dans leur véhicule. Pour de nombreux commerciaux, la voiture est leur second bureau.
Ils sont en droit d’exiger un minimum de confort, essentiel tant pour la qualité de leur travail, leur sécurité que pour leur santé. Un petit véhicule faiblement motorisé génère, sur route, des vibrations et des nuisances sonores qui, répétées pendant plusieurs heures chaque jour, peuvent constituer à terme un véritable problème de santé au travail.
Le gouvernement feint en outre d’oublier que cette nouvelle augmentation de la fiscalité viendra s’ajouter à de nombreux autres freins à la mobilité : prix des carburants en hausse constante, péages autoroutiers élevés, coûts d’entretien des véhicules exorbitants, répression routière omniprésente, difficultés croissantes d’accès aux centre-villes…
La déduction d’une indemnité kilométrique n’est donc qu’une contrepartie partielle à une fiscalisation écrasante de l’automobile, elle n’est en aucun cas un coût pour le budget de l’Etat. Le choc est surtout saisissant si l’on compare la France avec les nombreux pays émergents, qui mettent tout en œuvre pour encourager le commerce et la mobilité individuelle.
Enfin, cette mesure va encore pénaliser l’industrie automobile française qui souffre particulièrement, et qui ne pourra pas sortir la tête de l’eau si elle ne vend que de petits véhicules faiblement motorisés.