Malgré les critiques contre la réforme, Bercy n'en démord pas : le prélèvement de l'impôt sur le revenu se fera bien à la source. Mercredi 16 mars 2016, lors d'une conférence de presse, Michel Sapin, ministre des Finances, a confirmé la crainte des patrons, des syndicats et des salariés : ce sera l'employeur qui devra se charger de la collecte.
Une réforme que ne veulent pas les patrons...
La collecte de l'impôt sur le revenu à la source n'est pas vue d'un bon oeil par les patrons : ces derniers craignent que le travail supplémentaire ne soit un fardeau alors que la France manque de compétitivité. Michel Sapin se veut pourtant rassurant :
" Pour l’employeur, dont le coeur de métier n’est pas de collecter des prélèvements obligatoires, même s’il y est déjà habitué avec les cotisations sociales et la CSG, nous veillerons à ce que le système soit aussi, le plus simple possible" a-t-il déclaré lors de la conférence de presse.
Le ministre promet donc un système simple. L'employeur n'aura accès qu'à un simple taux, communiqué par Bercy, grâce auquel il devra collecter l'impôt sur le revenu auprès de ses salariés. Mais ce taux risque de dévoiler beaucoup sur le patrimoine du salarié en question.
... ni les syndicats
La crainte majeure concernant cette réforme concerne la vie privée du salarié : en connaissant le taux d'imposition, l'employeur peut également connaître la tranche de revenus et donc, potentiellement, le patrimoine de son salarié. Pour les syndicats cette donnée pourrait jouer en défaveur de certains salariés lors de renégociations de salaires ou de demandes d'augmentation.
Pour Bercy, le problème ne se pose pas : ce taux "à lui seul ne révèlera pas les revenus d'un foyer" estime Michel Sapin. Et sur la fiche de paye le prélèvement à la source, qui devrait entrer en vigueur en 2018 selon les projets du gouvernement, ne représentera qu'une ligne de plus.