L'Insee a analysé les effets d'une variation de certains transferts socio-fiscaux sur le niveau de vie. Selon l'institut, il est préférable d'augmenter les APL ou le RSA plutôt que les tranches d'impôt sur le revenu pour réduire la pauvreté en France.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et celui des Comptes publics, Gérald Darmanin, ont fait savoir qu’ils étaient opposés à toute hausse de la fiscalité, alors que les prélèvements obligatoires ont atteint, en 2018, 45% du produit intérieur brut.
Une hausse de 5% des tranches de l'impôt augmenterait les inégalités
Or, l'INSEE alerte : un relèvement des seuils d’imposition sur le revenu augmenterait le taux de pauvreté du fait de l’augmentation du niveau de vie médian. « Une progression de 5% des tranches de l’impôt sur le revenu exonérerait un million de ménages mais augmenterait légèrement les inégalités », selon l’Institut national des statistiques.
L'institut précise aussi que cela augmenterait au total le revenu disponible des ménages de 5 milliards d’euros, soit autant de recettes fiscales en moins pour l’Etat. Et ce n'est pas tout. Autre révélation de l'INSEE : une hausse de 5% des aides au logement et du RSA diminuerait pour chacune de 0,2 point le taux de pauvreté dans la population française.
Une hausse de 5% des aides au logement et du RSA diminuerait pour chacune de 0,2 point le taux de pauvreté
Dans son édition 2019 des Tableaux de l’économie française, l'Insee rappelle également que le seuil de pauvreté correspond à 60% du niveau de vie médian de la population, soit 1 026 euros par mois pour une personne seule en 2016. Au total 8,8 millions de personnes, en France, ont un niveau de vie inférieur à ce seuil.
Au final, l'institut estime qu'une hausse de 5% des aides au logement et du RSA diminuerait pour chacune de 0,2 point le taux de pauvreté dans la population française, tandis que la même hausse de la base mensuelle des allocations familiales ferait fléchir ce taux, mais seulement de 0,1 point. Elle ferait aussi diminuer de 0,8 point de pourcentage l’intensité de la pauvreté, qui mesure l’écart du niveau de vie médian de la population pauvre avec le seuil de pauvreté.