Si le gouvernement veut passer au tout digital pour l'impôt, ce n'est pas pour rien. Certes, il va falloir que les opérateurs internet donnent enfin un débit décent aux zones les plus reculées de France mais les économies pour le gouvernement sont de taille. Car les Français aiment le papier et aiment recevoir leurs déclarations et leur avis d'imposition imprimé.
Des centaines de millions d'euros en timbres
Pas moins de 13 millions de contribuables ont opté, en 2014, pour la déclaration sur Internet. Et en 2015 ce nombre devrait augmenter. Mais toujours en 2014 ils n'ont été que 4 millions à vouloir recevoir l'avis d'imposition en ligne : 9 millions de contribuables n'ont donc fait que la moitié du chemin vers le tout numérique.
Et tout ça a un coût : rien qu'en timbres l'administration fiscale a payé, en 2014, 202 millions d'euros. Car oui, l'administration fiscale paye La Poste pour qu'elle achemine son courrier. Et 202 millions d'euros c'est tout simplement la deuxième dépense du Fisc après... le loyer de ses bureaux.
Réduire les dépenses de moitié en cinq ou dix ans
Bercy, à la recherche de la moindre économie (chose que ne semble pas avoir comprise M. Valls), veut donc que le papier disparaissent de la circulation... tout du moins en ce qui concerne les impôts. Car les calculs sont vite faits : En faisant passer les Français au tout numérique les dépenses en timbres seront divisées par deux en quelques années. Une centaine de millions d'euros d'économies en un clin d'oeil.
Sans compte, naturellement, les économies en papier, encre et travail...
Mais voilà. Avant de réussir cet exploit il va falloir que les contribuables soient convaincus du bienfondé de l'opération tout numérique. Car pour l'instant bon nombre de Français prennent ça comme une manière de les embêter encore plus (déjà qu'ils n'aiment pas payer leurs impôts...)