Covid-19, un an après : quel impact sur le pouvoir d’achat immobilier ?

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Par Maël Bernier Publié le 2 avril 2021 à 13h04
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@shutter - © Economie Matin
662 EUROSA Lyon, le prix au mètre carré a grimpé de 662 euros en moyenne depuis le début de la crise.

Depuis un an, le monde connaît une crise sanitaire inédite qui impacte chaque jour davantage les Français. Malgré plusieurs confinements le secteur de l'immobilier maintient une belle vitesse de croisière avec des Français qui continuent de se projeter et de poursuivre leur projet d'acquisition. Et si l'année 2020 aura finalement été meilleure que le contexte ne le laissait présager, avec seulement -20,9% de demandes de financement immobilier en moins sur l'année, le pouvoir d'achat des Français a lui, été impacté par la crise en raison notamment d'une évolution de la demande. Meilleurtaux.com fait le point en dressant l'état des lieux de l'évolution du pouvoir d'achat immobilier dans les 20 plus grandes villes de France entre mars 2020 et mars 2021*.

Une baisse du pouvoir d'achat immobilier qui s'accentue

Premier constat : 2021 confirme une tendance amorcée en 2020, ainsi à l'exception de Marseille et Paris, tous les habitants des grandes villes de France ont perdu des m2 à l'achat par rapport à l'an dernier. Si les villes les plus intéressantes en termes de pouvoir d'achat restent comme en 2020 : Saint-Etienne, Le Mans et Nîmes, ces 3 villes étant les seules qui offrent la possibilité de faire l'acquisition de biens de plus de 100 m2 pour un budget équivalent à celui de l'année précédente, elles subissent toutefois la tendance de plein fouet et perdent respectivement : 6, 7, et 9 m2 en 2021.

Seule Marseille inverse la tendance en gagnant 1m2 en 2021, cette année il est ainsi possible d'y acquérir un bien de 68 m2 contre 67 m2 pour le même budget que 2020, Paris tire également son épingle du jeu en restant à l'équilibre.

Au-delà de Marseille et Paris, toutes les villes perdent en pouvoir d'achat, Nîmes, Reims et Angers, enregistrent les plus fortes baisses en perdant respectivement 9 m2, 10 m2 et 17 m2 comparativement à 2020. Des chiffres particulièrement forts alors que Nîmes et Reims étaient les seules villes en 2020 à ne pas connaître de baisse de leur pouvoir d'achat.

Baisse des taux mais hausse des prix pour la quasi-totalité des villes du classement

Si en 2020 les taux étaient en hausse, il est intéressant de noter qu'en 2021, malgré la crise sanitaire qui se poursuit, sur 20 ans ils ont très peu diminué passant de 0,81% à 0,75%. Le contexte n'aura donc que peu d'influence sur les taux, en revanche son impact sur les prix est sensible avec une hausse du prix au m2 pour toutes les villes du classement boostée par une demande toujours très forte, à l'exception de Marseille et Paris qui parviennent à rester à l'équilibre et gagnent même en pouvoir d'achat de manière symbolique.

Parmi les villes ayant connu les hausses les plus importantes du prix au m2, on compte dans le top 3 : Lyon, Angers, et Nantes avec des hausses de 662 euros, 559 euros et 400 euros par m2.

A noter, quelques villes moyennes ont enregistré des hausses raisonnables du prix au m2, (moins de 100 euros/ m2) il n'en reste pas moins qu'elles perdent plusieurs m2 à l'achat, à l'image de Toulon et Saint-Etienne, qui perdent tout de même 4 m2 et 6 m2 comparativement à 2020 avec le même budget.

Quelques bouleversements dans le classement

Comparativement à 2020, le classement reste sensiblement le même, avec Saint-Etienne, Le Mans, Nîmes et le Havre toujours en tête du classement avec le plus fort pouvoir d'achat et Paris, Lyon, Bordeaux, Nice, Nantes et Rennes à la fin du classement, ces dernières restent les villes qui offrent les plus petites surfaces pour un même budget.

Par ailleurs, 4 villes perdent leur place dans ce classement 2021. C'est le cas d'Angers, Montpellier, Lille et Strasbourg. Elles perdent toutes entre 5 et 17 m2, avec Angers qui subit la plus forte variation de pouvoir d'achat et qui passe de la 5è place à la 9è place en perdant 17 m2, la taille d'un salon.

A contrario : Toulon, Dijon, Grenoble et Marseille, grignotent quelques places pour se classer respectivement au 5,6, 8 et 10è rang.

L'engouement pour les villes moyennes qui impacte les prix

La crise semble bien avoir modifié les préférences des Français en matière d'immobilier. Ils sont de plus en plus nombreux à délaisser les grandes villes pour leur préférer les villes moyennes, et cela impacte directement les prix et les surfaces, puisqu'en moyenne les Français ont perdu 5 m² alors que des grandes villes particulièrement attractives jusque-là à l'image de Paris, Lyon, et Bordeaux par exemple perdent entre 0 et 4 m2. Ainsi, de nombreuses villes qui étaient jusque-là épargnées par la hausse des prix de l'immobilier connaissent de profonds bouleversements à l'image de Nîmes, Reims ou Angers. La tendance pourrait bien se poursuivre si la crise devait perdurer et avec elle la prédominance très forte du télétravail. Un autre indicateur à surveiller reste celui des taux, toujours à très bas.

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Directrice de la communication, porte-parole Meilleurtaux

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