Coronavirus : quels impacts pour la planète sport ?

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Par Valentin Nonorgue Publié le 2 avril 2020 à 12h11
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@shutter - © Economie Matin
2,5 MILLIARDS €Le report des Jeux olympiques risque de coûter 2,5 milliards d'euros à l'économie japonaise.

La planète sport est évidemment impactée par le coronavirus et les mesures de confinement prises dans de nombreux pays du monde. Le sport business en souffre particulièrement avec les reports et annulations de plusieurs compétitions d’ordre national, voire international…

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe annonçait la semaine dernière le report des Jeux Olympiques de Tokyo à l’été 2021. Dans la foulée, le journal économique nippon Nikkei déplorait un coût avoisinant les 2,5 milliards d’euros pour l’économie japonaise. Et les contraintes sont multiples.

Toute l’économie des Jeux Olympiques secouée

En plus des 11 milliards d’euros investis par le pays du Soleil Levant pour les Jeux, ce sont d’autres coups durs qui se présentent. Le décalage dans l’accueil des touristes et les problèmes d’assurance remboursement qui vont avec, l’impact pour le calendrier des spectateurs prévus et surtout pour celui des sportifs, les sponsors et partenaires qu’il faudra continuer à payer une année de plus…

Par dommage collatéral, Paris 2024 est également touché par le coronavirus. En temps normal et dans les contrats de partenariats, les sponsors ont le droit d’utiliser l’image des anneaux olympiques pendant 4 années, soit après la précédente olympiade. Or, les J.O. de Tokyo étant décalés à 2021, les alliés de Paris 2024 perdent potentiellement un an d’exposition. Donc pourquoi payer le même prix que pour 4 ans ?

Les événements télé-dépendants dans la tourmente

Des événements sportifs très attendus comme Roland-Garros reporté à fin septembre; le Tour de France qui continue d’être optimiste mais pourrait vite être rattrapé par la réalité des choses; la fin du championnat de Ligue 1 qui reste en suspens, sont en grande partie télé-dépendants.

Le fait d’annuler ou de repousser ces événements pose un souci majeur. Cela fait voler en éclat la principale source de revenus des compétitions : les médias. Comme pour les sponsors des J.O., pourquoi paieraient-ils autant que prévu pour avoir moins à utiliser ?

C’est le raisonnement adopté par le groupe Canal+ qui refuse de payer les 110 millions d’euros dus à la Ligue 1 pour la fin du championnat de football.

Plusieurs questions émanent de cette période

Quelques questionnements ressortent de cette épreuve du coronavirus. D’abord, une question pratico-pratique : sera-t-il possible de finir les compétitions suspendues après le confinement ? Prenons le cas du tennis, les nombreux tournois prévus pendant les mois de mars, avril et peut-être plus tard ne pourront pas être reportés. En effet, les tournois moins importants ne peuvent être décalés car il y aurait forcément embouteillage dans le calendrier. Ils sont simplement annulés et leur économie est mise en péril, certains devront peut-être mettre la clé sous la porte… A l’exception de Roland-Garros qui est décalé à fin septembre. Mais même cela va poser problème puisque le tournoi, sur terre battue, se déroulera à la période de la surface dure, ce qui n’arrangera pas les joueurs pour être à leur meilleur niveau.

Faudrait-il repenser les calendriers ATP et WTA ? Afin de créer davantage de rareté pour le tennis et être à l’abri de ce genre de problème à l’avenir…

Cette étape pose également la question du sponsoring. Va-t-on assister à une baisse des revenus sponsoring par la suite pour les petits clubs, fédérations et ligues ? Car pour une firme comme le PSG qui rayonne à l’international, il n’y aura pas trop de souci à garder ses sponsors. Mais pour de plus petites enseignes à l’instar de Dijon ou Caen, l’incertitude pourrait prendre le dessus et les sponsors pourraient se montrer plus frileux à l’idée d’investir à long terme post-Covid-19.

Quoiqu’il en soit, le coronavirus ne cessera pas si tôt de nous faire poser des questions. En attendant, ne vaut-il pas mieux profiter de sport même sans spectateurs plutôt que de n’avoir pas d’événements du tout…

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Etudiant en journalisme et passionné de sport, Valentin Nonorgue est un membre de l’Observatoire du Sport Business. Il est également co-fondateur de Legendary, podcast vidéo sur les légendes de la NBA, et chroniqueur pour Parlons Basket.

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