Ce sont quatre tendances qui se dégagent du marché de l’immobilier en ce mois de mars 2022 : un prix de l’immobilier ancien qui continue d’augmenter, des prix qui poursuivent leur poussée dans les grandes villes, des marges de négociation qui se redressent et une activité qui s'affaisse…
Immobilier ancien : la hausse reste de mise !
Tous biens confondus (maisons et appartements), devenir propriétaire dans l’ancien coûte, en moyenne, 3 351 € du m² selon les données recueillies par le Baromètre LPI-SeLoger. Rappelons qu’il s’agit là du prix signé, c’est-à-dire du prix constaté au jour de la signature du compromis et non du prix affiché. Sur les douze derniers mois, la hausse du prix de l’immobilier ancien atteint 1,5 % alors qu’elle se limite à 0,2 % sur le trimestre. Du côté des maisons, si leurs prix de vente signés accusent un recul de 7,4 % sur 1 an, sur les trois derniers mois, en revanche, c’est la hausse qui prévaut, avec un gain de 3 % qui les porte à 2 730 € du m². Quant au prix moyen pour un appartement, il atteint 3 994 € du mètre carré au terme d’une progression annuelle de 6,1 %. Sur les trois derniers mois, la hausse est toutefois plus ténue (+ 0,5 %).
Dans 93 % des grandes villes, le prix de l’immobilier augmente
Selon les informations qu’a agrégées le Baromètre LPI-SeLoger, de plus en plus de grandes villes de l’hexagone voient le prix de leur immobilier augmenter. « L’augmentation se poursuit dans 93 % des grandes villes : cela était le cas dans 92 % des villes en 2021 (88 % en 2020). L’augmentation est de plus de 10 % dans 30 % des grandes villes » constate Michel Mouillart, porte-parole du Baromètre LPI-SeLoger. Pour autant, il est intéressant de remarquer que, bien que la hausse soit d’actualité dans une large majorité de villes, des différences de tempo existent. « Le rythme de l’augmentation a nettement décroché depuis la fin de l’été 2021 à Pau et à Valence (…) et à Calais, Mulhouse ou encore Tourcoing, les prix diminuent maintenant ». On note aussi des disparités de ce type dans les villes franciliennes. Alors que le prix au m² à Asnières, à Boulogne-Billancourt, à Clamart ou encore à Courbevoie continue d’enregistrer une solide progression, il marque le pas à Levallois-Perret, Maisons-Alfort et Paris. Et voilà qu’après avoir déréglé les cinémomètres par sa vitesse, le prix au m² à Montreuil… recule pour tomber à 6 688 € !
Négociation : les marges font leur come-back !
Après avoir longtemps fait profil bas, voilà que les marges de négociation reprennent des couleurs ! « Elles sont maintenant revenues à leur niveau de la fin de l’année 2014 » fait ainsi remarquer Michel Mouillart. lequel attribue notamment l’origine de cette remontada des marges de négociation au « resserrement de l’accès au crédit ». Dans bon nombre de régions, la réduction entre le prix affiché et le prix signé avoisine ainsi les 7 % (Auvergne, Centre, Limousin…). En revanche, dans les régions où les biens à vendre sont rares mais où la demande est forte (Alsace, Haute-Normandie, PACA…), la marge de négociation se limite à 5 %.
Une activité immobilière qui s’affaisse…
Il ressort de l’analyse des chiffres récoltés par le Baromètre LPI-SeLoger que l’effet conjugué du retour de l’inflation, des prochaines élections présidentielles et des interrogations d’une partie des Français quant à la préservation de leur pouvoir d’achat un affaissement de l’activité du marché immobilier dans l’hexagone. « En février, elles (les ventes, Ndlr) baissent de 9.0 % pour s’établir à près de 22 % sous leur moyenne de longue période » pointe du doigt Michel Mouillart. Lequel ajoute « qu’au final, le nombre des logements anciens acquis par des particuliers au cours des 3 derniers mois est en recul de 13.4 %, en glissement annuel ».
Source : Baromètre LPI-SeLoger - mars 2022