En annonçant le transfert des activités de production de son usine historique de Belfort vers l'Alsace, Alstom s'est de facto invité dans le débat politique. Après tout, l'État détient 20% du capital du groupe.
Ce transfert programmé pour 2018 va toucher 400 salariés, sur les 480 que compte la ligne de Belfort. Ils se verront proposer un reclassement, mais le gouvernement ne veux pas rester inactif sur ce front — les primaires, à gauche comme à droite, battent leur plein et ce sujet délicat des délocalisations et des fermetures d'usine sera au cœur des débats de la Présidentielle.
Des contrats des pouvoirs publics
Lors d'une visite à Saint-Quentin-en-Yvelines, François Hollande a martelé une proposition : que le gouvernement, mais aussi les pouvoirs publics dans leur ensemble, garnissent le carnet de commandes d'Alstom. « Nous devons apporter des commandes et c'est le rôle de l'ensemble des acteurs publics, régions entreprises de transports, SNCF, RATP, dans le cadre des accords qui existent et qui doivent être respectés, d'apporter de la commande », a-t-il expliqué.
Mobilisation générale pour Alstom
Le président de la République sonne donc la mobilisation pour sauver les usines françaises d'Alstom, alors que le groupe enchaîne les gros contrats… à l'étranger. Dernier exemple en date, un contrat de 2 milliards de dollars pour construire des rames de trains pour l'américain Amtrak. Seul hic, les emplois créés seront localisés aux États-Unis… « Alstom, chaque fois que je me déplace à l'étranger, dans les plus grands pays émergents ou les pays développés comme les Etats-Unis, Alstom signe des contrats ». Il est donc temps qu'Alstom se préoccupe plus de la France, dit le président en substance.