Les incendies de ce week-end, sur les bâtiments des impôts et de la MSA de Morlaix ne sont hélas que le révélateur du désespoir des agriculteurs bretons. Les signes avant-coureurs n'ont pas été pris au sérieux, et pourtant, le ras-le-bol était plus que perceptible.
Irresponsabilité de certains responsables syndicaux
Au-delà de la réaction extrême des agriculteurs, le plus grave dans cette affaire est bel et bien la réaction méprisante et dégoulinante de mauvaise foi de certains acteurs syndicaux ! Le responsable de la FDSEA du Finistère a tiré « un coup de chapeau à ceux qui ont osé faire ce qu'ils ont fait », et dénoncé « le ras-le-bol des besogneux qui sont seulement bons pour avoir des contrôles ». Le comble de la manipulation, lorsque l'on sait que ce même responsable, via son syndicat qui gère entre autres la MSA depuis des dizaines d’années, a contribué pleinement à la mise en place de l’assiette et du système de calcul des cotisations sociales, contraintes notamment dénoncées par les agriculteurs !
Éteindre le feu
Depuis près de 70 ans, la cogestion syndicat majoritaire - gouvernement, associée à la dérive de nombreux groupes coopératifs, a poussé chaque jour un peu plus vers un libre-échange et une mise en concurrence favorisant les moins-disants.
Ces événements d’une très grande gravité doivent être un véritable électrochoc. Si des agriculteurs ont pris le risque de mener une telle action suicidaire, qui pourrait les conduire à des sanctions judiciaires insupportables, c'est qu'ils ont atteint le point de non retour, au bout du désespoir. La CR, qui a tiré à maintes reprises la sonnette d'alarme, espère que le gouvernement entendra cette action comme un ultime appel à l'aide et qu'il prendra les mesures de sauvetage nécessaires pour rendre des perspectives aux agriculteurs.
La CR, porteuse de solutions en matière de réforme de financement de la protection sociale en agriculture et pour une autre politique agricole française et européenne, se tient disponible pour rencontrer le gouvernement et lui faire part de ses propositions, avant que l’incendie ne se propage ailleurs.