La crise sanitaire traversée par la France met en exergue une problématique cruciale en cas d'afflux massif de patients : l'effet de saturation qui entraîne des conditions de travail difficiles pour le personnel soignant et une prise en charge des patients moins efficace. Si la situation est inédite, elle permet tout de même de pointer des axes d'amélioration pour nos établissements de santé : le numérique en est un pour améliorer le quotidien des héros de cette crise.
Saturation des hôpitaux : surchauffe en cours et à venir
L'activité hospitalière va croître d'ici à 2030 avec le vieillissement de la population. En France, une hospitalisation sur cinq concerne les personnes âgées, soit 3,6 millions de séjours chaque année. D'ici 15 ans, il s'agira d'une hospitalisation sur trois, selon un observatoire mené par Cap Retraite. Parallèlement, la réduction des capacités d'accueil en termes de lits d'hospitalisation met les établissements en surchauffe à chaque épisode infectieux. Un constat encore plus criant actuellement.
Cette surchauffe entraine d'immenses difficultés pour le corps médical. Les enjeux sont multiples : l'effet de saturation multiplie les appels infirmières et alertes qui engendrent du stress et de la fatigue, pose le problème de l'accès aux données et la transmission de la bonne information en interne mais aussi aux patients et leur famille, ou encore génère un stress qui amoindrie la qualité du diagnostic.
Le numérique dans l'hôpital, un enjeu organisationnel avant tout
Le rôle du numérique à l'hôpital, c'est permettre au corps médical de se recentrer sur ses missions : soigner et sauver des vies ! Et pour leur permettre de réaliser leur tâche, l'enjeu est organisationnel ! Le numérique vient répondre à cet enjeu à travers une structure et un système d'informations solide, facile à administrer pour renforcer la mobilité des soignants, la prise de décision du personnel et in fine la prise en charge des patients.
Car dans un hôpital, l'information est partout ! Qu'il s'agisse des chambres patients ou du bâtiment à proprement parlé. Un système d'informations efficient doit permettre d'amoindrir le stress organisationnel lié à toutes ces alertes. A l'ère du tout-connecté, cela peut (doit...) se traduire par une supervision de toutes ces informations, centralisées sur une plateforme numérique ou par extension une application pour les smartphones professionnels, : on parle des appels infirmières, des alertes liées au matériel médical (pousse-seringue,...), du transport de patients, d'une alarme liée à la réquisition des collaborateurs (en cas de plan blanc par exemple) ou plus largement de la gestion technique de l'établissement (incendie, GTB/GTC). Le numérique permet de gagner un temps considérable en visualisant d'un simple coup d'œil toutes les alarmes sur un plan 3D du bâtiment mais aussi de programmer des scénarios d'alerte où l'information serait administrée aux personnes prédéfinies avec des priorités en fonction du type d'information (un simple besoin d'eau). Et avec les technologies actuelles, nul besoin de savoir « coder »... Les applications métier en 2020 répondent à un besoin identifié de simplicité et d'agilité.
Car vous pensiez que l'ère du tableau de bord central avec l'ensemble des chambres où tous les voyants clignotent ou émettent des sons était révolu ? En France, non, pas partout. Pourtant, une application numérique métier doublé d'un smartphone professionnel fait gagner un temps précieux et soulage considérablement le corps médical. Ce système de gestion des flux d'informations doit être l'une des premières briques de l'hôpital 2.0.
Demain, investir pour permettre aux soignants de se recentrer sur leur mission
Programmer des scénarios où l'information est poussée à la bonne personne, très bien... Mais sur quoi se baser ? Le numérique permet également d'intégrer des outils statistiques. Par exemple, cela peut concerner la collecte des données d''intervention afin d'identifier les éventuels dysfonctionnements dans les process, et améliorer les performances de l'établissement et la réactivité du personnel soignant pour une meilleure prise en charge des patients. Au sortir de la crise inédite du Covid-19, les hôpitaux dotés de type d'outils statistiques seront les mieux armés pour l'avenir.
Mais tout en investissant dans le numérique, les hôpitaux français doivent réaliser de nouvelles économies : en 15 ans, le nombre de visites annuelles aux urgences est passé de 9 à 20 millions avec, à la clef, un surcoût proche de 500 millions d'euros, mobilisant des ressources inadaptées aux pathologies courantes. Les hôpitaux sont donc également sous haute tension budgétaire. La mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT) avec une offre graduée du publique du CHU à l'hôpital de proximité, tout comme la réduction de la durée d'hospitalisation constituent de premières réponses. Par exemple, grâce au progrès technique, des opérations lourdes comme la pose de prothèse de hanche ne nécessitent plus d'hospitalisation. Mais réformer l'hôpital ne peut pas se résumer à réduire les coûts. Il faut aussi des investissements, en particulier dans le numérique.
Actuellement, au sein d'un hôpital, les parties prenantes sont nombreuses : les responsables techniques, le département biomédical et bien évidemment le personnel soignant. L'informatique, et particulièrement les solutions Saas accessibles à tous, doit servir à le décloisonner, pour permettre aux soignants de se concentrer sur l'écoute, l'accompagnement et la décision. Impulser cette dynamique managériale et organisationnelle pour améliorer l'expérience patient, c'est aussi notre responsabilité sociétale en tant que fournisseur de technologies pour la santé depuis 40 ans.