Dans le mandat de François Hollande, une énigme restera longtemps, qui relève de la psychanalyse: son goût pour les humiliations et son apparente recherche de la souffrance. De façon ininterrompue, en effet, et singulièrement depuis 2012, François Hollande se montre ingrat avec ceux qui le soutiennent, et se complaît dans l’amour de ceux qui le trahissent et lui envoient des coups de poignard dans le dos.
François Hollande et Valérie Trierweiler
Le plus caricatural de cette position réside probablement dans l’apparente fascination de François Hollande pour les femmes castratrices qui lui infligent des humiliations publiques.
L’affaire Trierweiler restera dans les annales républicaines comme l’un des moments les plus aboutis de cette pulsion qui consiste à s’acoquiner avec une féline pour mieux en recevoir les coups de griffe. L’étalage de vie privée auquel Merci pour ce moment a donné lieu a des allures sublimes pour celui qui aime la souffrance. Il est la trahison parfaite, en même temps que l’acte castrateur, la torture politique portée au plus haut. Des années de vie privée sous les lambris de la République soudain dévoilés dans leurs plus infimes détails. Jamais une maîtresse n’avait infligé d’humiliation publique plus grande à un amant.
François Hollande et Angela Merkel
On remarquera, toutes proportions gardées, une similitude politique dans ses relations avec Angela Merkel. Tout le monde se souvient des déclarations de fier-à-bras de François Hollande sur le changement des règles en Europe, et notamment sur le lancement d’un grand plan d’investissement public à plusieurs centaines de milliards d’euros dans l’Union. Plusieurs fois, notre bon Président est allé à la charge de la chancelière pour qu’elle ouvre son portefeuille. Il n’a jamais rien obtenu, pas le moindre fifrelin. Et, en prime, tout le monde garde en mémoire les images de ce protocole mal huilé où Merkel retient François Hollande par le bras et où elle lui dit où aller.
Vis-à-vis de Merkel, François Hollande affectionne volontiers la posture du soumis qui présente les humiliations qu’elle lui inflige comme émanant de sa propre volontiers. C’est par exemple le cas sur la politique migratoire, qui lui a valu une réplique désormais légendaire de la part d’une autre dominatrice, Léa Salamé:
Le "c'est une plaisanterie !?" de Léa Salamé à... par LeLab_E1 Le « c’est une plaisanterie !? » de Léa Salamé à… par LeLab_E1
Pour justifier sa passivité devant la journaliste, François Hollande a d’ailleurs indiqué qu’il n’avait pas voulu être « l’ogre qui dévore la princesse ». Tout est dit…
François Hollande et Cécile Duflot
Dans l’ordre des trahisons et des humiliations infligées par des femmes à François Hollande, l’affaire Cécile Duflot constitue une autre illustration de ce goût étrange de notre Président pour ces femmes dominatrices qui tirent profit de lui avant de le fouler aux pieds. Après avoir quitté le gouvernement, Cécile Duflot a en effet exprimé toute sa tendresse pour pour son ancien mentor, qui lui a permis d’être Président de la République (et qui avait ratifié, on s’en souvient, un accord électoral très avantageux pour les Verts négocié par Martine Aubry…).
Dans un livre publié après son départ, elle avait notamment eu cette phrase:
À force d’avoir voulu être le président de tous, il n’a su être le président de personne.
François Hollande et les rivaux de la présidentielle
Assez curieusement d’ailleurs, s’il devait se présenter à une primaire de gauche, François Hollande se trouverait confronté à un grand nombre de ses anciens ministres: Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, peut-être Christiane Taubira et Cécile Duflot. C’est fou de voir le nombre de seconds couteaux qui ont dopé leur parcours politique grâce à François Hollande et qui rêvent de l’affronter dans l’arène. Là encore, on y verra cet étrange rapport de François Hollande à ceux qu’il a aidés: une relation empreinte de trahison, d’acide, de coups fourrés.
L’affaire Macron
Au Panthéon de la trahison, on accordera une mention particulière aux flèches particulièrement venimeuses d’Emmanuel Macron, décochées avec le sourire angélique de celui qui trahit en prenant sa victime pour une idiote. Rappelons que Macron est devenu ministre après avoir été secrétaire général adjoint de l’Elysée, un poste de fonctionnaire à la main de François Hollande.
Les puristes du sado-masochisme apprécieront donc à sa juste ampleur la petite phrase du même Macron selon laquelle il ne serait pas « l’obligé du Président de la République. » Là encore, les mots ont un sens: dans la relation Macron-Hollande, l’obligation n’est pas du côté du ministre.
Jusqu’au bout, donc, Hollande aura déroulé un mandat à base de trahisons et de petites phrases assassines prononcées par ceux qu’il a aidés. Au fond, il n’y a plus guère que Valls qui n’ait pas encore trahi…
On comparera avec amusement l’art de la trahison à gauche et le même art à droite. Les anciens ministres de Sarkozy avaient suffisamment peur de leur mentor pour attendre qu’il ait quitté l’Elysée avant de lui envoyer des coups de poignard dans le dos.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog