Il fallait réagir.
Que des soupçons demeurent sur la connaissance par le président de la République et le reste du gouvernement, des malversations fiscales de Jérôme Cahuzac, est une chose. Mais pour sauver le peu de crédibilité qu'il reste au gouvernement, François Hollande devait s'exprimer.
Chose fait ce mercredi 3 avril, dans une vidéo enregistrée, au lendemain des aveux de l'ex-ministre du Budget, au sujet de sa fraude fiscale. Rien d'étonnant, le chef de l'Etat a réaffirmé que Cahuzac n'avait bénéficié d'aucune protection au sommet de l'Etat, outre celle de la présomption d'innocence. Une manière de se laver de tout soupçon.
Mais pour réagir aux attaques de l'opposition, dont celle de Jean-François Copé, qui l'accuse de "candeur", voire de "tromperie" à l'égard des Français, le président de la République devait enfoncer le clou, plus fortement. D'où ce message très fort, adressé au cours de l'enregistrement vidéo de ce mercredi : "Les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou corruption seront interdits de tout mandat public." Cette fois-ci, les choses sont claires et François Hollande prend ses précautions.
Aujourd'hui planent toujours sur le gouvernement et le président, les propos de Michel Gonnelle, rival de Cahuzac dans le Lot-et-Garonne et principale source de Mediapart dans cette affaire, qui a notamment déclaré que "le président connaissait l'origine de cette affaire dès le 15 décembre." Affaire à suivre.