Les Européens réunis à Bruxelles : l’urgence grecque

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Elisabeth Guedel Modifié le 23 mai 2012 à 5h02

Eco Digest du 23 mai 2012 (1) – François Hollande ne pouvait rêver mieux : l’OCDE lui apporte son soutien dans la défense des eurobonds. Juste avant de dîner avec ses homologues européens à Bruxelles, ce mercredi soir, c’est inespéré. “Il faut tout mettre sur la table : des obligations conjointement garanties pour recapitaliser les banques, pour financer des projets ou des émissions régulières d'euro-obligations”, a déclaré le chef économiste de l’organisation. La chancelière allemande, Angela Merkel, totalement opposée à cette idée, risque de se sentir bien isolée à la table des discussions. L’OCDE a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Europe : le PIB sera finalement en repli de 0,1 % cette année, au lieu de 0,2 % de hausse. Ce sera la seule zone en récession, même les États-Unis et le Japon devraient atteindre ou dépasser les 2 %.

La sortie de la Grèce de la zone euro est maintenant ouvertement envisagée, voire souhaitée pour certains. Chacun y va de sa petite phrase : le président tchèque Vaclav Klaus estime qu’”il serait bien mieux pour la Grèce de quitter la zone euro”. L’ancien premier ministre grec Lucas Papademos a troublé les marchés financiers à Wall Street hier en tenant des propos alarmistes dans la presse américaine. Il estime réel le risque d’une sortie de la Grèce et évoque des conséquences catastrophiques : hyper-inflation de 30 à 50 %, coût global de l'abandon de l'euro de 500 à 1 000 milliards d’euros. En attendant, les 4 plus grandes banques du pays vont recevoir ce mercredi 18 milliards d'euros de fonds pour leur recapitalisation. Athènes a donné son feu vert. L'opération se fera sous forme d'obligations du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Les Européens ont du pain sur la planche à Bruxelles.

La crise en Europe a un impact direct sur la croissance chinoise et Pékin doit anticiper un ralentissement brutal, prévient la Banque Mondiale. L’économie chinoise étant très dépendante des exportations, la baisse de la demande dans la zone euro risque de freiner la croissance du pays. Dans un rapport publié ce mercredi, la Banque mondiale appelle le gouvernement chinois à prendre des mesures de soutien de sa croissance, pour amortir la décélération. La Chine a évidemment de la marge : sa croissance devrait atteindre encore 8,2 % cette année. Mais elle dépassait les 10 % il y a à peine deux ans.

- Il n’y aura plus d’hôtels économiques Accor aux États-Unis: le groupe hôtelier français vend ses Motel 6 et Studio 6 au fonds d’investissement américain Blackstone. Plus d’un millier d’établissements cédés, soit un quart du parc hôtelier, pour près de 2 milliards de dollars (1,5 milliards d'euros). Dans le giron français depuis plus de 20 ans, les Motel 6 et Studio 6 étaient encore gérés en propre par le groupe, et non en franchise. Trop lourd donc à garder pour Accor, qui compte se concentrer sur ces hôtels haut de gamme, Novotel et Sofitel. Pour la petite histoire, la nuit dans le premier Motel 6, apparu en Californie en 1962, ne coûtait que 6 dollars… d’où le chiffre 6 dans le nom de la chaîne.

- Un patron estime ne pas mériter son bonus et le refuse! Philip Clarke, dirigeant du leader britannique de la distribution Tesco, renonce à ses 372 000 livres (460 000 euros) de bonus car il n’est pas “satisfait des résultats du groupe au Royaume-Uni”. Il l’a fait savoir aux actionnaires. Philip Clarke tire les leçons d’Aviva : le patron du groupe d’assurance britannique avait dû démissionner la semaine dernière après la fronde des actionnaires contre son plan de rémunération.

- Des informations erronées laissées sur le site internet de l’entreprise peut coûter cher, surtout quand l’entreprise en question est l’une des plus grosses banques au monde. Citigroup devra payer 3,5 millions de dollars (2,8 millions d'euros) d’amende aux autorités américaines des marchés pour avoir donné des informations inexactes sur la performance de certains de ses prêts immobiliers risqués. Ces informations viennent seulement d’être retirées du site Internet de la banque. Elles dataient de... janvier 2006!


Laissez un commentaire

Aucun commentaire à «Les Européens réunis à Bruxelles : l’urgence grecque»

Laisser un commentaire

* Champs requis